La question du financement des projets économiques agitent tous les esprits.
Et ce n’est donc pas un hasard que le Centre des jeunes dirigeants ‘’CJD’’
Monastir a récemment organisé, sous la présidence de Monsieur Taoufik BACCAR,
gouverneur de la BCT, un colloque ayant pour thème : «Le financement des
projets et les défis de l’économie nationale».
L’initiative est on ne peut plus louable et stratégique, comme quoi, on peut
être jeune et avoir des idées qui font bouger plein de choses. Et là, depuis
quelque temps, le CJD est en train de montrer qu’il est loin d’être une
corporation qui est là à défendre son gagne pain, mais bien un centre de
réflexion à profit de l’économie nationale.
En effet, le CJD Monastir a voulu montrer à partir de ce thème qu’on
‘’parvient facilement à détecter la concordance qui existe entre
l’investissement -force motrice de toute économie- et la croissance
économique du pays ; une croissance qui ne peut atteindre son pic sans la
mise en place de quelques mesures correctives et impulsives à la fois’’.
On dira que c’est une façon très subtile de bousculer les choses, surtout
que les jeunes dirigeants ont pris soin d’inviter le gouverneur de la Banque
centrale ; leur façon à eux également de démontrer qu’ils constituent un
creuset d’initiatives pour plus de créations d’entreprises, plus d’emplois,
et donc plus de créations de richesses.
D’ailleurs en réponse à cette idée, le patron de la BCT rappellera ‘’tout
l’intérêt particulier que l’Etat manifeste vis-à-vis des jeunes promoteurs,
à travers la consécration d’une plateforme propice à la création et à la
prise d’initiative’’. Et la preuve à l’appui : ‘’… Dès lors, une loi
d’Initiative, organisant la création d’entreprises a été promulguée. Par
delà ce texte juridique, d’autres décisions ont été prises, à savoir la
réduction des charges fiscales de 35% à 30%, le report de payement des
charges sociales pour les deux premières années de démarrage du projet et la
réduction de 20% du montant des impôts à verser à l’Etat pour les cinq
premières années, sans pour autant oublier la prime d’investissement
accordée par l’Etat afin d’inciter les jeunes à lancer des unités
économiques. En matière de garantie, le lieu d’habitation n’est pas pris en
hypothèque en contrepartie du crédit bancaire obtenu’’.
Mais est-ce suffisant ? Sûrement pas, estiment les JD qui ne manquent pas de
rappeler, par ricochet, qu’’’il devient essentiel de rappeler le rôle du
marché des crédits qui reste la source de financement la plus côtoyée par
les PME en Tunisie’’. Une sorte de SOS lancés par les jeunes dirigeants au
gouverneur de la BCT…
Tiens, on le disait plus haut que ces JD ne manquent pas d’idées. En voilà
une. Afin d’enrichir leur débat, les JD de Monastir ont mené une enquête à
double sens : un premier sens consacré aux banquiers et un deuxième réservé
aux jeunes promoteurs dont l’objectif est de faire prévaloir la relation de
partenariat entre les deux parties au lieu de celle de Banque/Client,
soulignent-ils.
A l’issue de cette rencontre, les JD de Monastir ont formulé des
recommandations en deux paliers ; les unes concernent le financement
proprement dit, tandis que les autres ont trait aux garanties.
D’abord en matière de financement, voici ce proposent ou recommandent les
jeunes dirigeants :
– Le jeune promoteur doit être considéré comme un cas particulier par les
institutions financières, étant donné qu’il ne possède pas de moyens propres
pour financer son projet, mais par contre, il est porteur d’idées. Donc, il
faudrait éviter de le refouler dès le premier contact car il deviendra
nécessairement démotivé et abandonnera, par conséquent, son idée de projet.
– Certains jeunes dirigeants ont proposé à la Banque centrale de créer des
petites banques régionales spécialisées dans le financement des petits
projets comme c’est le cas en France.
– Nécessité de financement des projets commerciaux.
– Le manque d’information : la plupart des jeunes ne sont pas conscients des
avantages qui leur sont offerts par l’Etat pour qu’ils puissent démarrer
leurs projets dans les meilleures conditions possibles.
Concernant les garanties, deux propositions intéressantes de la pars des JD
:
– Considérer la rentabilité comme premier critère de garantie surtout
lorsque le dossier du projet est bien tenu et présente une étude de marché
réaliste et pertinente à la fois.
– Faire garantir la totalité du projet par la SOTUGAR laquelle va appuyer
significativement le dossier de crédit auprès des banques.
A l’égard de la BCT, les JD notent : ‘’… il est à rappeler le rôle important
de la BCT, mère couveuse du TMM (Taux du Marché Monétaire), devra continuer
à assurer son rôle de régulateur du marché monétaire et agir, par
conséquent, sur les différents taux afin de préserver un environnement
favorable à l’investissement’’.
In fine, le CJD Monastir, appuyé par le CJD national, souligne avec force
que de la nécessité pour tous les acteurs de l’économie nationale de
conjuguer leurs efforts pour hisser la Tunisie au rang des pays avancés.
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