Société Générale : BNP Paribas attend de voir avant de s’engager plus avant

 
 
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Le directeur général de BNP Paribas Baudoin Prot le 20 février 2008 (Photo : Jacques Demarthon)

[20/02/2008 17:33:07] PARIS (AFP) BNP Paribas ne devrait pas s’aventurer à lancer une offre sur la Société Générale tant que les conséquences de la “fraude” sur la situation de sa concurrente ne seront pas claires, même si elle paraît plus forte que jamais après l’annonce d’un bénéfice de 7,8 milliards en 2007.

Pressé par les journalistes, plus nombreux qu’à l’habitude, de dévoiler ses intentions, le directeur général de BNP Paribas, Baudouin Prot, a lu une déclaration expliquant que la situation étant “complexe” et les conséquences de la fraude pas “évidentes à ce stade”, il ne souhaitait pas alimenter le “moulin à rumeurs”.

Pourtant, la banque semble dans une forme olympique après avoir traversé sans trop de dommages la crise des “subprime” qui lui a coûté 1,2 milliard d’euros en 2007.

“Nous n’avons jamais utilisé de façon importante la titrisation, donc nous n’avons jamais eu à souffrir des défauts ou des hoquets de la machine à titrisation” dont d’autres banques ont usé et parfois abusé, a relevé M. Prot.

A la Bourse de Paris, le titre, même s’il a cédé 0,50%, à 59,69 euros, s’est toutefois replié moins que le marché après l’annonce de ce résultat “qui témoigne de la solidité de la banque sur l’ensemble de 2007 malgré le contexte de la crise”, selon les analystes du Crédit Mutuel-CIC.

Pour BNP Paribas, il s’agit de la “meilleure performance de son histoire”, qu’elle attribue à sa “culture de contrôle des risques” alors que la question de la défaillance des contrôles à la Société Générale est au coeur de l’affaire qui lui a coûté 4,9 milliards d’euros.

Après avoir diligenté une enquête interne sur le courtier opérant pour le compte de Jérôme Kerviel, la filiale de courtage de la Société Générale, Fimat, avait finalement conclu que son employé avait respecté les règles, selon Le Monde daté de jeudi.

Cette conclusion semble montrer que les contrôles n’ont pas fonctionné comme ils auraient dû. Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a d’ailleurs jugé mardi que la Société Générale n’avait pas affecté assez de moyens, notamment humains, aux contrôles.

BNP Paribas a souligné au contraire qu’elle appliquait déjà les huit recommandations du rapport de la ministre de l’Economie Christine Lagarde en matière de contrôle, comme le traitement approfondi des alertes externes, l’indépendance entre le front et le back office ou encore la surveillance des comportements atypiques.

Elle a malgré tout annoncé le lancement “immédiat” d’une revue complète de la chaîne de contrôle et un renforcement des mesures de sécurité informatique.

“Il n’était pas impossible que nous ayons une fraude, mais il était impossible que nous payions une fraude de cette ampleur”, a assuré Georges Chodron de Courcel, l’un des dirigeants du groupe, qui a insisté sur le fait que les contrôles étaient “forts” et “indépendants”.

“Les contrôleurs posent des questions”, a-t-il dit, alors qu’un ancien inspecteur de la Société Générale a indiqué à l’AFP que les inspecteurs n’étaient pas toujours accueillis avec aménité par les traders.

BNP Paribas a en outre indiqué les effectifs de ses fonctions de contrôle avaient progressé de 21% depuis 2005 pour atteindre 2.480 collaborateurs dans le monde à fin 2007.

 20/02/2008 17:33:07 – © 2008 AFP