[20/02/2008 16:44:43] PARIS (AFP) Grâce à ses champagnes et à ses cognacs, mais aussi aux bordeaux et aux bourgognes qui ont repris des couleurs, la France a battu en 2007 son record d’exportations de vins et spiritueux, qui se sont élevées à 9,34 milliards d’euros. “Cela représente l’équivalent de 180 Airbus ou 400 AGV-TGV de la quatrième génération”, s’est félicité Philippe Castéja, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), mercredi lors d’une conférence de presse. Premier pays producteur viticole, la France a exporté en 2007 pour 9,34 milliards d’euros de vins et spiritueux, en progression de 6,9% sur 2006, battant le record de 2006 (8,74 milliards). Mais la course aux records est peut-être terminée. “Ces résultats exceptionnels en 2007 ont vraisemblablement atteint un palier, laissant présager une année 2008 plus préoccupante”, avertit la FEVS. Elle évoque notamment la parité défavorable de l’euro par rapport au dollar et au yen, de même qu’un risque sérieux de ralentissement économique en Amérique du Nord, qui a déjà commencé à se faire sentir. De plus, les faibles vendanges dans l’hémisphère Sud ces dernières années en raison des conditions météorologiques pourraient ne pas durer. Le renouveau des exportations des vins “tranquilles” (hors effervescents) a contribué à la progression en 2007 (+2,6% en volume mais +7,1% en valeur) pour un montant total de 4,16 milliards. Les champagnes (+1O,4% en valeur, 2,36 milliards), avec 148 millions de bouteilles exportées sur un total de 338,7 millions de bouteilles vendues en 2007, et les cognacs (+11,9%, 1,68 milliard pour 157 millions de bouteilles) progressent encore plus, ainsi que l’armagnac (+17,5%). Autre satisfaction pour les professionnels: “les prix moyens augmentent en 2007 pour la quasi-totalité des vins et spiritueux, confirmant ainsi la +premiumisation+ grandissante des marchés”. Au total, le secteur dégage le deuxième excédent net (8,2 milliards d’euros) du commerce extérieur français derrière l’aéronautique, mais devant les parfums et l’automobile. “Les vins et spiritueux représentent à eux seuls 91% de l’excédent (9,1 milliards) agroalimentaire français”, se réjouit M. Castéja. Les Etats-Unis, avec près de 2 milliards d’euros, restent toujours le premier client, malgré une baisse de 3% en valeur à cause principalement de la parité euro/dollar, devant la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Belgique et le Japon. Les 10 premiers pays clients représentent plus des trois quart des expéditions. Les exportations ont bondi vers l’Asie (+15,3%), notamment vers la Chine (+145,6%), qui apparaît au 11e rang des clients de la France dans ce secteur, et serait même au 8e rang si les statistiques des Douanes incluaient Hong Kong. “La Chine, déjà notre troisième client pour le cognac, nourrit beaucoup de nos espoirs”, dit M. Castéja, en soulignant que le pays le plus peuplé au monde compte déjà des centaines de milliers de millionnaires. Toutes les régions viticoles profitent de l’embellie des exportations, à l’exception du Beaujolais (-8,7%) et du Languedoc-Roussillon (-2,5%). C’est surtout le cas de la Bourgogne (+21,5%), des Côtes du Rhône (+10,1%), du Bordelais (+8,8%) et du Bergeracois (+7,8%). Pour les vins de pays et les vins de table, “la France, si elle veut affronter la concurrence du Nouveau Monde, devra se doter de marques internationales fortes”, conseille la FEVS. |
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