[20/02/2008 20:23:09] MOSCOU (AFP) Le Premier ministre russe Viktor Zoubkov a affirmé mercredi s’être engagé avec son homologue ukrainienne Ioulia Timochenko à mettre en oeuvre un accord gazier annoncé récemment, semblant ainsi écarter dans l’immédiat le risque d’une nouvelle crise entre les deux pays. “Nous avons discuté de la coopération dans le secteur de l’énergie, dont les questions relatives au gaz” et “confirmé notre attachement conjoint à une réalisation stricte des accords conclus dans ce domaine par nos deux présidents”, a-t-il déclaré devant la presse à Moscou, à l’issue de négociations avec Mme Timochenko. Les présidents russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Viktor Iouchtchenko, ont fait état le 12 février d’un accord de principe concernant une nouvelle crise gazière entre les deux pays. Gazprom menaçait de couper la partie russe de l’approvisionnement à l’Ukraine, soit environ un quart des livraisons totales à Kiev, en raison de ses dettes. L’Ukraine importe près de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an, de Russie et d’Asie Centrale. “Il n’y a pas une seule question pour laquelle nous n’avons pas tracé aujourd’hui la voie d’un règlement positif et parfaitement efficace”, a déclaré pour sa part Mme Timochenko, qualifiant de “sans limites” le potentiel de coopération entre les deux pays. Elle a aussi affirmé dans un entretien publié par le quotidien russe Vedomosti que l’Ukraine n’entraverait pas l’adhésion de Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), démentant des rumeurs en ce sens, qui couraient ces derniers jours dans la presse. La société gazière ukrainienne Naftogaz a pour sa part indiqué dans un communiqué avoir versé mercredi 898,9 millions de hryvnas (120 millions d’euros) à la société intermédiaire russo-ukrainienne UkrGazEnergo pour payer les livraisons de gaz russe à l’Ukraine effectuées en novembre et décembre. “Nos propositions à l’Ukraine concernent non seulement le transit (de gaz) mais un développement conjoint de gisements d’hydrocarbures dans les deux pays avec un échange d’actifs dans des conditions financières égales”, a ajouté M. Zoubkov. Après sa rencontre avec le premier ministre russe, Mme Timochenko a été reçue par le président russe Vladimir Poutine. “L’essentiel pour nous, c’est que les investisseurs russes travaillent (en Ukraine) dans les mêmes conditions que les autres investisseurs, y compris ukrainiens”, a souligné M. Poutine au début des entretiens. Moscou et Kiev avaient également affirmé la semaine dernière s’être mis d’accord sur le point le plus épineux du dossier gazier, la demande de Kiev de supprimer un intermédiaire controversé dans les livraisons de Gazprom à l’Ukraine, RosUkrEnergo. Mais de nouvelles divergences sont survenues sur le nouveau schéma de livraisons gazières et les négociations pour atteindre un compromis risquent de durer plusieurs semaines, pronostiquent les analystes. Le premier vice-Premier ministre ukrainien, Alexandre Tourtchinov, avait estimé mardi que la situation était en fait “compliquée” par les propositions russes, laissant entendre que Mme Timochenko serait obligée de reprendre les négociations à partir de zéro. Une délégation de la société gazière ukrainienne Naftogaz était attendue mercredi au siège de Gazprom. Une information que n’a pas voulu confirmer un porte-parole de Gazprom se contentant de dire: si “un accord intervient, nous publierons un communiqué de presse”. Gazprom souhaite s’implanter davantage sur le marché ukrainien et contrôler non seulement toutes les importations ukrainiennes de gaz, mais aussi la production nationale. Mme Timochenko, très active sur le dossier du gaz depuis son retour au pouvoir fin 2007, avait pour sa part affirmé à plusieurs reprises vouloir faire payer davantage la Russie pour le transit du gaz russe via l’Ukraine. |
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