[21/02/2008 15:26:08] NOYELLES-GODAULT (AFP)
Nicolas Sarkozy a défendu jeudi un capitalisme “intelligent”, par opposition à un capitalisme “sans foi ni loi” ou “spéculateur”, sur l’ancien site de Metaleurop, devenu un symbole de la reconversion économique. Accompagné par ses ministres Christine Lagarde (Economie) et Jean-Louis Borloo (Ecologie), le chef de l’Etat a passé plus de deux heures sur le site, autrefois le plus pollué de France, pour visiter la nouvelle usine de valorisation des déchets et discuter avec employés et élus. “Mon ambition est de faire de ce drame une réussite”, a déclaré le président, rappelant la fermeture de Metaleurop en 2003 avec ses 830 salariés. Ce site doit être “l’exemple d’une réindustrialisation réussie”, a-t-il affirmé, assurant qu’il “y aurait plus d’emplois dans trois ans qu’il n’y en avait avec Metaleurop”. Quelque 500 emplois ont déjà été créés sur place, selon lui, et “plus de 1.800 devraient l’être dans les trois ans”, a-t-il affirmé, sans préciser dans quelles conditions. Selon le repreneur, Sita France, 420 personnes étaient employées fin décembre sur le site. “Ce qui s’est passé ici était inacceptable. L’entreprise avait pollué puis elle était partie, les gens étaient désespérés”, a-t-il souligné. “Si on vous avait dit que cinq ans après (la fermeture), tout serait dépollué” et qu’autant d’emplois “seraient recréés…”, s’est-il félicité.
Le président a profité de sa visite pour proposer la création d’un “fonds national pour la réindustrialisation” des zones en reconversion. “On va en débattre, c’est une proposition que je lance. Je me demande si on n’a pas intérêt à demander aux entreprises d’investir dans un fonds national” pour ces sites, a-t-il déclaré. Ce fonds serait “éventuellement abondé par l’Etat qui pourrait être un investisseur efficace”, aux côtés des collectivités et des entreprises, a-t-il précisé lors d’une table-ronde. Il a annoncé qu’il accueillerait prochainement à l’Elysée les élus des communes alentour pour évoquer la pollution sur l’ensemble de la zone et évoqué un “fonds de solidarité pour prendre en charge les dizaines d’employés de Metaleurop qui ne pourront pas être recasés”. M. Sarkozy a également promis de revenir sur place “dans les deux ans qui viennent”. “Du capitalisme sans foi ni loi, il faut faire un capitalisme intelligent”, a-t-il martelé, défendant plus tard un “capitalisme d’entrepreneurs, pas de spéculateurs”. Pendant sa campagne, il évoquait déjà régulièrement la nécessaire “moralisation” du capitalisme. Confronté à une baisse très sensible de sa cote de popularité depuis un mois, M. Sarkozy est ainsi revenu, avec cette visite d’un site industriel, sur un terrain familier et qui s’était montré porteur lors de sa campagne, pour évoquer l’emploi et l’avenir des industries environnementales. “Ce n’est quand même pas rien. Voilà le site qui était le plus pollué de France et on réindustrialise sur quoi? Sur des industries de l’environnement!”, s’est-il exclamé. “C’est exactement le pari qu’on fait: On peut avoir des objectifs de croissance et respecter la nature”, a-t-il déclaré. |
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