Nike habillera l’équipe de France de football pour 42,6 millions d’euros par an

 
 
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L’équipe française de football avant un match amical contre l’Espagne, le 6 février 2008 à Malaga (Photo : Franck Fife)

[22/02/2008 17:50:50] PARIS (AFP) En offrant 42,6 millions d’euros par an à la fédération française (FFF) pour habiller ses équipes, l’américain Nike a fait du maillot bleu le plus cher au monde et avancé du même coup vers la place de N.1 du marché du football au détriment d’Adidas, grand perdant du verdict annoncé vendredi.

Après comparaison des offres de Nike et Adidas “qualitativement très proches”, selon le président de la FFF Jean-Pierre Escalettes, le choix s’est porté sur la plus généreuse financièrement: Nike versera 320 millions d’euros sur sept saisons et demi entre le 1er janvier 2011 et la fin de la saison sportive 2017-2018, plus une dotation en équipements de 2,5 millions d’euros par an et des primes de résultats lors des grandes compétitions internationales.

Malgré une “offre magnifique” selon Noël le Graet, le français Airness, troisième postulant lors de l’appel d’offres, n’a pas participé à la “finale”.

Le maillot bleu, qu’Adidas avait payé 10 millions d’euros en 2004, vient donc de connaître une inflation de plus de 300% qui ne peut que réjouir le président Escalettes qui avait enflammé les enchères, à l’automne, en jugeant son équipe sous estimée, manière d’inciter les candidats à la dépense.

“Le résultat de cet appel d’offres me donne raison. Dix millions (d’euros, ndlr), c’était bas pour l’équipe de France”, a-t-il dit, refusant de commenter le nouveau statut d’une équipe de France très probablement devenue la plus chère du monde. Le montant record du contrat signé par l’Angleterre avec Umbro en 2005, estimé par diverses sources à 30 millions d’euros, n’a en effet jamais été officiellement confirmé par aucune des deux parties.

Pour comparer, on se contentera donc des 13 millions d’euros dépensés pour l’Italie et le Brésil respectivement par Puma et Nike. Ou des 20 millions d’euros alignés par Adidas pour garder l’Allemagne, malgré une offre colossale (62,5 millions d’euros) d’un Nike en pleine offensive.

En annonçant son enchère sur l’équipe de France, à l’automne dernier, la marque américaine n’avait pas fait mystère de ses ambitions: déjà leader sur le marché mondial du sport, elle entendait souffler la première place à Adidas sur le segment particulier du football.

Le basculement de la France dans le panier de Nike devrait précipiter l’échéance tant les chiffres d’affaires football des deux firmes sont proches, autour d’1,25 milliards d’euros. A partir de 2011, les quelque 32 millions d’euros générés par le demi-million de maillots bleus vendus chaque année (chiffre 2006) iront ainsi dans les caisses de l’Américain.

Reconnaissant envers un partenaire lié à la FFF depuis 1972, désireux surtout que l’Euro 2008 et “on l’espère!” le Mondial 2010 se passe le mieux possible avec son futur ex-équipementier, le président Escalettes a tenu à rendre hommage à Adidas, dont il s’est refusé à dévoiler le montant de l’enchère: “Nous n’avons aucun problème avec Adidas. Mais quand on fait un appel d’offres, il faut en tirer les conséquences”, a-t-il dit. La fédération “n’avait pas la capacité légale et morale de passer outre.”

 22/02/2008 17:50:50 – © 2008 AFP