[23/02/2008 18:32:59] BUENOS AIRES (AFP) Les présidents du Brésil, d’Argentine et de Bolivie ne sont pas parvenus à trouver une solution à l’insuffisance de l’offre de gaz bolivien, indispensable à la croissance des deux plus grands pays sud-américains, à l’issue d’une réunion samedi à Buenos Aires, a-t-on appris de source officielle. Les trois présidents “ont décidé de créer un groupe de coordination composé des ministres responsables du secteur de l’énergie”, à l’issue de ce sommet à trois, a annoncé le ministre argentin des Affaires étrangères, Jorge Taiana, citant un communiqué officiel. Ce groupe devra “analyser, conformément au principe de solidarité énergétique régionale, l’évolution des demandes respectives en énergie, afin de coordonner les mesures qui apparaîtront opportunes et pertinentes”, selon ce communiqué. Le président bolivien Evo Morales avait averti ses collègues argentin Cristina Kirchner et brésilien Luis Inacio Lula da Silva que son pays ne pourrait pas garantir l’approvisionnement en gaz au niveau actuel de leurs pays, et qu’il serait donc nécessaire de revoir les quotas de chacun d’entre eux. Mais le Brésil avait fait savoir avant cette réunion qu’il n’était pas disposé à voir sa part diminuer, proposant en contrepartie vendredi au cours d’une rencontre entre les présidents Lula et Kirchner à Buenos Aires, de fournir à l’Argentine de l’électricité en cas de nécessité, notamment pendant l’hiver austral quand la demande en énergie atteint son plus haut niveau. La demande argentine de gaz est en hausse constante à la faveur du redressement économique et Buenos Aires a signé un accord en 2006 avec son voisin bolivien pour recevoir quelque 7,7 millions de m3 par jour, volume qui pourra augmenter jusqu’à 27,7 millions de m3 une fois terminé un projet de gazoduc reliant les deux pays. Mais la part réservée au Brésil qui importe quelque 31 millions de m3 par jour et la demande du marché intérieur bolivien menacent de réduire à la portion congrue le quota d’importation argentin. Sergio Gabrielli, président de la compagnie nationale brésilienne Petrobras, a ainsi rappelé vendredi dans la capitale argentine que le Brésil avait besoin de “chaque molécule” du gaz qu’il importe de Bolivie. Dans un entretien avec le quotidien argentin Clarin, publié samedi, le président bolivien Morales souligne que le problème est conjoncturel et que des investissements qui atteindront quelque 1,5 milliard de dollars cette année permettront de le résoudre. Les présidents argentin et brésilien ont réaffirmé vendredi à Buenos Aires leur volonté de coopération dans le domaine de l’énergie, notamment nucléaire, en annonçant un projet de construction d’un centre d’enrichissement d’uranium. |
||
|