[26/02/2008 08:37:07] PARIS (AFP)
Les services du ministère de l’Economie vont conduire dès mardi une enquête pour déceler “les abus” qui ont mené à la flambée des prix des produits alimentaires , d’autant que la réforme de la loi Galland engagée en décembre semble avoir peu d’impact sur les étiquettes. Alors que le débat sur l’envolée des prix des produits alimentaires a été relancé dimanche par une enquête de l’Institut national de la consommation (INC), François Fillon a annoncé une “opération coup de poing” dès mardi avec pour objectif “de voir où sont les abus” qui ont conduit à une augmentation. Les services du ministère de l’Economie vont ainsi mener une enquête qui ferait “toute la transparence sur la part des hausses attribuables aux cours internationaux d’une part, et aux marges de transformation, d’intermédiation et de distribution, d’autre part” et identifierait “les abus”, selon le communiqué de Matignon. “L’objectif est également d’expliquer les raisons des prix plus élevés en France que chez nos voisins européen”, ajoute Matignon.
Selon les prix relevés sur les sites internet de cinq enseignes par 60 millions de consommateurs, mensuel de l’INC à paraître mardi, les prix de produits laitiers et céréaliers se sont envolés entre novembre et janvier de 5% à 48%. Cette enquête appuie les chiffres du cabinet Nielsen Panel publiés il y a quelques jours, montrant une augmentation globale des prix dans les magasins physiques en janvier (+2,39%), pour le quatrième mois consécutif, avec des hausses de plus de 10% pour les pâtes, les oeufs et le lait. Les pouvoirs publics et les associations de consommateurs s’étonnent de l’ampleur des hausses, estimant que l’envolée des matières premières ne justifie pas la flambée dans les magasins. “Le prix du lait a augmenté de 30% à la production. Il pèse pour environ 20% à 30% dans la fabrication d’un yaourt, donc l’augmentation du yaourt n’aurait pas dû” dépasser “10%”, a estimé lundi Luc Chatel. L’enquête INC montre que certaines marques de yaourts ont augmenté de 40%. Les distributeurs estiment que les industriels exagèrent les hausses de leurs tarifs. Mais ces derniers les justifient par la forte hausse des cours des matières premières (céréales, lait, pétrole), et soulignent que la nouvelle législation donne une plus grande marge de manoeuvre aux enseignes pour baisser les prix. Une réforme de la loi Galland qui régit les relations entre distributeurs et industriels, intervenue en décembre, assouplit le seuil de revente à perte et donne la possibilité de baisser les prix plus facilement qu’auparavant. Il y a quelques mois, M. Chatel avait estimé que cette réforme entraînerait une baisse des prix de 3% à 7% sur les produits de grandes marques. Lundi, il a a refusé de donner des prévisions, mais selon lui, les prix en France sont “5% plus chers en moyenne que les autres pays européens dans la grande consommation”. Les distributeurs préviennent que les prix vont continuer de monter. Michel-Edouard Leclerc, patron des centres éponymes, prévoit une augmentation de 4% chaque mois au cours du premier semestre, alors que le patronat des distributeurs (FCD) évoque +3% sur 2008. Jérôme Bédier, président de la FCD, qui a qualifié l’étude de l’INC comme “partiale” car ne tenant pas compte de l’activité promotionnelle, “espère réenclencher une baisse en 2008”. Auchan a de son côté souligné que les produits de grande consommation n’ont augmenté “que de 2,54%” entre novembre et janvier. |
||||
|