Le président Sarko vu par le web

Le président Sarko vu par le web

Par

Oualid CHINE

Le web s’invite, une fois de plus, au centre de l’agitation politique
française. Sarkozy, pour changer, a fait les frais d’une mini-caméra presque
invisible. On imagine aisément un Sarkozy plus maître de ses nerfs, si les
caméras estampillées TF1 ou France 2 étaient dans les parages.

 

La scène, filmée par un journaliste de la presse écrite, le quotidien le
Parisien en l’occurrence, et diffusée depuis le samedi 23 février sur le
site du journal, montre Sarkozy en plein dérapage verbal, au traditionnel
Salon de l’Agriculture. Un visiteur a refusé de serrer la main au président
de la république française. «Touche moi pas, tu me salis», lui dit ce
visiteur. «Casse-toi alors, pauvre con!», lui répond un président inspiré
dans le langage châtié qui sied aux gouvernants français.

 

Avec internet, il n’y a donc plus de « off » : ces propos que s’échangent
les journalistes avec les personnalités, sans enregistrements et loin des
oreilles baladeuses des micros. L’équipement du journaliste se fait donc
plus léger. La mini-caméra qui a enregistré les images et la voix du
vindicatif président français a su se faire discrète. Puis la diffusion a
été immédiate. 700 000 personnes ont déjà téléchargé, visualisés, les images
actuellement au centre des polémiques parisiennes. Dailymotion (qui a entre
temps retiré le film de son site), YouTube, et les sites de quelques
journaux français retransmettent l’altercation.

 

Les nouvelles technologies imposent donc une nouvelle forme de journalisme.
Participatif, plus souple, que les vieux médias, internet permet une
réactivité quasi-immédiate. N’importe quel citoyen devient lui-même
journaliste. Les mini-caméras ? Elles sont partout, les téléphones portables
sont très souvent désormais munis de ces yeux électroniques qui fixent les
dérapages des puissants. Question diffusion, même si les insultes
présidentielles ont été immortalisées par un journaliste professionnel qui
rodait dans les parages, le web permet de faire sauter les barrages des
chefs de rédaction les plus frileux. L’accès au web, permet donc à tous les
citoyens d’exercer, eux aussi, leur (contre) pouvoir.