[26/02/2008 12:16:35] FRANCFORT (AFP) Le baromètre de l’institut de conjoncture allemand Ifo, qui mesure le moral des chefs d’entreprise, a contredit les attentes pour de nouveau remonter en février, grâce à un encourageant regain de confiance des commerçants de détails. Le climat des affaires a atteint 104,1 points, a annoncé mardi l’institut bavarois Ifo, après 103,4 points en janvier, faisant mieux que prévu par le consensus des économistes. C’est le deuxième mois de suite où le baromètre monte, alors que les experts s’attendent à ce qu’il prenne le chemin inverse. “L’économie est globalement dans un état robuste”, a réagi le président de l’institut Ifo Hans-Werner Sinn, cité dans un communiqué. “Les attentes continuent toutefois à annoncer un refroidissement de la conjoncture”, a-t-il prévenu. L’indice des attentes à six mois est tombé à 98,2 points, après 99 points en janvier. Le baromètre Ifo est l’un des indicateurs jugés les plus fiables pour évaluer la santé de l’économie allemande présente et à venir. Mais le résultat de février laisse l’analyste de Natixis Sylvain Broyer franchement perplexe. “La confiance industrielle a chuté de façon conséquente ce mois-ci en France, en Italie et au Pays-Bas –trois des principales économies de la zone euro–, mais pas en Allemagne!”, s’étonne-t-il. “Objectivement, nous ne voyons pas ce qui évolue de façon positive dans les affaires des industriels allemands…”, souligne l’analyste, qui met en doute la fiabilité du baromètre, qui repose pourtant sur un sondage auprès d’un échantillon représentatif de quelque 7.000 entrepreneurs, mais dont les conclusions vont depuis deux mois à l’encontre d’autres indices pointant vers une détérioration de l’activité économique. Les industriels se sont montrés nettement plus positifs sur l’état de leurs affaires courantes: l’indice les mesurant a grimpé à 110,3 points, après 107,9 points un mois plus tôt et 106,2 points prévus par les économistes. La performance est avant tout liée au regain de confiance des commerçants de détail, chroniquement déprimés ces derniers mois alors que les Allemands ont réduit leur consommation sous l’effet de la flambée des prix, comme l’ont prouvé des chiffres publiés parallèlement par l’Office fédéral des statistiques (Destatis). Entre octobre et décembre, la consommation des ménages a glissé de 0,8% par rapport au troisième trimestre, en pleine période de fêtes de fin d’année, d’ordinaire pain béni pour le commerce, freinant la hausse du Produit intérieur brut à 0,3%. Après un mois de janvier morose, il semble selon Ifo que février ait apporté une éclaircie sur le front de la consommation. Les commerçants étaient plus optimistes sur toute la ligne, à la fois sur le présent et l’avenir, de quoi rassurer quelque peu le gouvernement. Berlin fonde en effet tous ses espoirs sur une reprise de la consommation cette année, qui prendrait le relais des exportations comme moteur de la croissance, alors que l’économie mondiale s’essoufle et que la récession menace aux Etats-Unis. Le gouvernement allemand mise sur une croissance de 1,7% cette année, après 2,5% en 2007 et 2,9% en 2006. “L’amélioration exceptionnellement forte de la situation dans le commerce de détail laisse supposer que la baisse de la consommation au quatrième trimestre devrait être compensée au début de cette année”, estime Jörg Lüschow, analyste à la WestLB. Cela ne va pas empêcher l’économie de “se détériorer de nouveau de façon notable au cours de la première moitié de l’année”, estime son confrère d’Unicredit Alexander Koch. De nombreux économistes ont confirmé dans la foulée leur pronostic d’une baisse des taux directeurs dans la zone euro, pour certains dès le mois d’avril. Le principal taux de la Banque centrale européenne est à 4% depuis juin. |
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