[26/02/2008 18:55:50] PARIS (AFP) Areva a dégagé en 2007 des résultats en hausse, sur lesquels sa patronne Anne Lauvergeon s’est appuyée pour demander à nouveau une ouverture du capital du groupe, qu’elle refuse de fusionner avec Alstom. Le groupe nucléaire français a dégagé un bénéfice net en hausse de 14,5% à 743 millions d’euros, grâce à une croissance des activités transmission et amont, tout en réduisant ses pertes dans le secteur réacteurs, selon un communiqué publié mardi. Le résultat opérationnel a bondi de 84,5% à 751 millions d’euros. La présidente du directoire Anne Lauvergeon en a déduit que la “croissance durable et rentable” d’Areva rendait le groupe “parfaitement éligible à une ouverture du capital”. La patronne d’Areva a ajouté qu’elle n’avait “rien contre les fusions”, alors que l’Elysée étudie plusieurs scénarios de refonte du capital de son groupe, public à 85%, dont une fusion avec Alstom. Mais avec Alstom, “les synergies industrielles sont limitées” et “la fusion ne permettrait pas de vendre plus de TGV et on vendrait moins de nucléaire”, selon elle. Le bénéfice d’Areva est supérieur aux attentes des analystes du consensus de Thomson Ibes, qui tablaient sur un bénéfice net de 709,5 millions d’euros, mais le résultat opérationnel est inférieur à leurs prévisions. Pour 2008, Areva prévoit “une nouvelle hausse” de son carnet de commandes, de son chiffre d’affaires et de son résultat opérationnel. Au terme de son plan stratégique 2008-2012, Areva table sur des ventes supérieures à 20 milliards d’euros et une marge opérationnelle “à deux chiffres”. Le leader mondial du nucléaire, a déjà publié son chiffre d’affaires 2007, en hausse de 9,8% à 11,923 milliards d’euros, grâce aux activités réacteurs et transmission. Le taux de marge opérationnelle est de 6,3%, en hausse de 2,6 points sur 2006. Areva va proposer à ses actionnaires, publics à 85%, un dividende en baisse à 6,77 euros, contre 8,46 euros en 2006. Les investissements en 2007 ont plus que doublé à 2,889 milliards d’euros, contre 1,248 milliard en 2006, si bien que la dette s’alourdit à 1,954 milliard, en raison surtout de l’achat du producteur canadien d’uranium Uramin, à l’été 2007. Areva “a atteint son double objectif de croissance et d’amélioration de sa rentabilité”, s’est félicité Mme Lauvergeon, en saluant le “portefeuille gagnant” du pôle transmission et distribution (T&D, systèmes d’acheminement de l’électricité). Ce secteur, racheté par Areva à Alstom en janvier 2004, sera déjà en avance de deux ans sur son objectif de ventes en 2008 avec 5 milliards d’euros. Son résultat opérationnel est “en très forte progression” (+108%) à 397 millions d’euros, représentant désormais 9,2% des ventes (5,1% en 2006), malgré une “progression des charges salariales, la hausse du prix des matières premières et la pression sur les prix de vente” et grâce à une meilleure rentabilité et des “plans d’optimisation”. Le pôle réacteurs et services a réduit ses pertes opérationnelles pour avoir enregistré moins de provisions qu’en 2006, passant de -420 millions d’euros en 2006 à -178 millions d’euros (soit une amélioration de 135%), grâce à des hausses de volumes dans les équipements et services. Il avait passé au premier semestre un complément de provisions liées au retard d’un an et demi du chantier du réacteur EPR en Finlande, après celles de 2006. Le résultat opérationnel de l’amont (extraction de l’uranium et enrichissement) augmente de 8,8% à 496 millions d’euros, avec une “forte hausse des ventes” dans l’enrichissement, malgré une hausse des coûts dans les mines. Seul le résultat du secteur aval (traitement et recyclage de l’uranium) baisse de 25,4% à 203 millions d’euros, en raison de “livraisons tardives d’EDF”, après une “performance exceptionnelle” en 2006. Le carnet de commandes en 2007 est en hausse de 55,4% à 39,834 milliards d’euros. |
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