Deutsche Telekom croît à l’étranger et voit le bout du tunnel

 
 
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Le Pdg de Deutsche Telekom René Obermann lors d’une conférence de presse, le 28 février 2008 à Bonn (Photo : Juergen Schwarz)

[28/02/2008 11:59:36] BONN (AFP) Deutsche Telekom n’est pas encore tiré d’affaire, mais le mastodonte allemand des télécoms est en bonne voie : sa restructuration avance, sa dépendance à son marché domestique se réduit, ses résultats se stabilisent.

Le groupe de Bonn (ouest) présentait jeudi ses résultats annuels. L’an dernier à la même occasion son patron René Obermann, dont c’était le premier exercice du genre, avait parlé de la société comme d’un “navire qui vogue à ras de l’eau”. Cette année, filant la métaphore, il s’est montré nettement plus optimiste : “Le navire prend de la vitesse et prend la direction de la pleine mer”, a-t-il dit.

Et les chiffres publiés jeudi lui donnent largement raison. Le groupe a réussi à stabiliser son excédent brut d’exploitation (Ebitda) ajusté, à l’aune duquel il mesure sa performance et qui s’est élevé à 19,33 milliards d’euros, contre 19,43 milliards d’euros l’année précédente.

En outre, pour la première fois de son histoire, Deutsche Telekom, ex-monopole toujours pour un tiers aux mains de l’Etat, a réalisé plus de la moitié de son chiffre d’affaires hors d’Allemagne. Une bien bonne nouvelle car, comme l’a rappelé M. Obermann, la téléphonie mobile à l’étranger, avec ses 83 millions de clients principalement aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Europe centrale et de l’est, est “le moteur de croissance du groupe”.

Dans la téléphonie mobile en Allemagne, un marché mature et très concurrentiel, Deutsche Telekom recrute certes encore des abonnés, plus de 960.000 l’an dernier, mais c’est au prix d’une baisse du chiffre d’affaires. Et dans la téléphonie fixe, son coeur de métier historique, le groupe continue à perdre des clients: pas moins de 2,1 millions l’an dernier ont fui vers d’autres opérateurs ou le portable.

Et pourtant, même sur ce segment, tout n’est pas noir. Pour la première fois depuis longtemps, le groupe a au quatrième trimestre augmenté son Ebitda dans la division de téléphonie fixe et internet T-Home, signe que son offensive dans l’internet rapide (ADSL), couplée à un strict contrôle des coûts, commence à porter ses fruits.

M. Obermann avait été appelé aux manettes en novembre 2006 pour réaliser ce que son prédécesseur Kai-Uwe Ricke n’avait pas réussi : repositionner l’ex-monopole et stabiliser ses résultats, redonner vie au cours de Bourse.

Il reste certes encore un certain nombre de choses à accomplir, par exemple régler le sort de la filiale de services informatiques T-Systems, continuer à améliorer la qualité du service en Allemagne, mais il semble déjà que le jeune patron (44 ans) soit sur la bonne voie pour la première partie de sa mission. La poursuite de la réduction drastique du personnel –14.400 salariés ont quitté la société l’année dernière et “nous devons continuer à restructurer”, dixit M. Obermann– devrait permettre au groupe de baisser encore ses coûts à l’avenir, des acquisitions faites “avec la tête froide” renforcer ses positions à l’étranger.

Mais sur l’objectif de revitalisation du cours de Bourse, le bât blesse. L’action, qui a attiré beaucoup de petits porteurs lors des vagues successives de privatisation, a perdu près de 5% en un an. Jeudi, entraînée par la mauvaise performance du Dax, elle ne parvenait pas à décoller (-0,62% à 12,84 euros à 10H45 GMT).

Cela n’empêche pas le fonds Blackstone, actionnaire à 4,4%, de songer à augmenter sa participation, a rapporté la presse allemande. “Cela veut dire que la société est confiante en nos perspectives”, se félicite M. Obermann, tout sourire et visiblement confiant lui aussi.

 28/02/2008 11:59:36 – © 2008 AFP