Wall Street termine en baisse, déstabilisée par Ben Bernanke

 
 
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La Bourse de New York, le 18 janvier 2008 (Photo : Mario Tama)

[28/02/2008 21:38:30] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, déstabilisée par les propos du président de la Réserve fédérale Ben Bernanke qui a reconnu devoir gérer une situation économique délicate: le Dow Jones a perdu 0,88% et le Nasdaq a cédé 0,94%.

Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 112,10 points à 12.582,18 points et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 22,21 points à 2.331,57 points, selon les chiffres définitifs de clôture.

L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a lui baissé de 0,89% (-12,34 points) à 1.367,68 points.

“Le marché n’a pas aimé les commentaires de Ben Bernanke, même s’ils étaient en gros les mêmes qu’hier”, a indiqué Mace Blicksilver, analyste de Marblehead Asset Management. Les investisseurs en ont profité, selon lui, pour procéder à des prises de bénéfices après quatre séances consécutives de progression.

Après avoir parlé mercredi devant la Chambre des représentants, Ben Bernanke a répondu jeudi aux questions de la commission bancaire du Sénat américain.

Tout en excluant une période de stagflation, similaire à celle des années 1970, il a souligné que la Fed devait traiter une situation délicate, avec “simultanément un ralentissement de l’économie, des tensions sur les marchés financiers et des pressions inflationnistes”.

“De plus, quand M. Bernanke parle d’un risque de défaillances chez les banques, le marché ne veut pas entendre ça”, a souligné M. Blicksilver.

Le président de la Fed a en effet jugé que la crise financière actuelle allait “probablement” entraîner “certaines défaillances” parmi les petites banques.

Les grands noms du secteur ont souffert aussi de ce diagnostic: Citigroup a lâché 2,76%, Merrill Lynch 4,70% et Lehman Brothers 4,84%.

Le sombre tableau de l’économie américaine a été en plus noirci par la confirmation d’une croissance de 0,6% pour le quatrième trimestre, ce qui fait ressortir la croissance du PIB en 2007 à 2,2%, le rythme le plus faible depuis 2002.

Autre indicateur guère engageant, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage –un indice très volatil– ont augmenté de 19.000 à 373.000 aux Etats-Unis au cours de la semaine close le 23 février.

“C’est un chiffre qui ressemble à ce que l’on voit quand on est en récession économique”, a jugé Al Goldman, analyste d’AG Edwards.

Par ailleurs, les résultats d’entreprises dévoilés avant la séance n’ont pas été de nature à réjouir le marché: le groupe de télécoms Sprint Nextel (-9,61% à 8,09 dollars) a accusé une énorme perte à cause de près de 30 milliards de dollars de charges liées à la fusion avec Nextel.

Le papetier canadien AbitibiBowater (-11,49% à 14,63 dollars) a lui signé sa première année d’existence par une perte de 490 millions de dollars en 2007 et le groupe de refinancement hypothécaire, Freddie Mac (-2,39% à 24,49 dollars) s’est aussi enfoncé dans le rouge bien davantage que prévu au dernier trimestre 2007.

Parmi les autres valeurs en vue, le secteur pétrolier a tiré profit de l’envolée des cours du brut, qui ont frôlé les 103 dollars le baril jeudi à New York. Chevron a gagné 0,91%, ConocoPhillips 1,27%. En revanche, le géant Exxonmobil est resté stable.

Enfin, l’opérateur boursier Nasdaq a pris 3,30% à 42,87 dollars, après avoir bouclé le rachat de la place financière nordique et balte OMX.

Le marché obligataire a profité de ce repli boursier. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 3,715%, contre 3,850% mercredi soir, et celui à 30 ans à 4,555%, contre 4,651%.

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 28/02/2008 21:38:30 – © 2008 AFP