Corruption Wind-Enel en Italie : un pot-de-vin présumé de 90 millions d’euros

 
 
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Un homme passe devant le siège d’Enel, le 1er mars 2007 à Rome (Photo : Filippo Monteforte)

[29/02/2008 13:56:58] MILAN (AFP) Le versement d’un pot-de-vin de 90 millions d’euros est au centre de l’enquête pour corruption visant les patrons de Wind et d’Enel, selon une source judiciaire, citée vendredi par la presse italienne.

Les agences Ansa et Radiocor ont annoncé jeudi la mise sous enquête pour corruption par le parquet de Rome du magnat égyptien Naiguib Sawiris, de l’administrateur délégué de l’opérateur mobile Wind Luigi Gubitosi et de l’administrateur délégué du groupe italien d’électricité Enel, Fulvio Conti.

Au total, onze personnes sont visées par l’enquête, selon la source judiciaire.

Les faits remontent à 2005 et concernent la cession de Wind, troisième opérateur transalpin, à l’époque détenu par Enel, à Naiguib Sawiris, patron égyptien de la compagnie Orascom, pour 12,5 milliards d’euros.

Selon les enquêteurs, Naguib Sawiris aurait versé un pot-de-vin de près de 90 millions d’euros à l’administrateur délégué d’Enel Fulvio Conti, à l’époque, directeur financier du groupe d’électricité, pour obtenir des informations réservées sur la vente de Wind. Et finalement emporter l’offre.

Pour les magistrats chargés de l’enquête, une partie de cette somme aurait été destinée également à d’autres dirigeants d’Enel, qui n’ont pas encore été identifiés.

Dans un communiqué, le patron d’Enel Fulvio Conti a indiqué jeudi soir qu’il n’a rien à cacher et que l’opération de la vente de Wind a été réalisée dans la transparence la plus totale.

Le manager a aussi adressé une lettre aux employés du groupe, vendredi, répétant qu’il était étranger aux accusations qui lui étaient faites.

Aux côtés de ces trois patrons accusés de corruption, figure notamment l’entrepreneur italien Alessandro Benedetti, qui en tant qu’intermédiaire de la transaction, avait perçu une commission de 97 millions d’euros, selon les enquêteurs.

Dans le cadre de cette enquête, une trentaine de perquisitions ont été effectuées jeudi par les agents du fisc italien à Rome, Milan et Londres.

Enel est l’un des premiers groupes industriels italiens avec un chiffre d’affaires de 43,6 milliards d’euros en 2007.

 29/02/2008 13:56:58 – © 2008 AFP