Le pétrole clôt en baisse une semaine historique à New York

 
 
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Puits de pétrole dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, en mai 2007 (Photo : Karen Bleier)

[29/02/2008 21:34:26] NEW YORK (AFP) Le prix du baril de pétrole a terminé vendredi en baisse une semaine historique à New York, les investisseurs ayant choisi de marquer une pause en prenant leurs bénéfices.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril a fini à 101,84 dollars, en retrait de 75 cents par rapport à la clôture de jeudi.

“Le marché reprend son souffle après ses niveaux historiques”, a expliqué Bart Melek, analyste chez BMO Capital, expliquant qu'”il y avait (eu) quelques prises de bénéfices”.

Le prix du baril de pétrole a connu une semaine historique à New York: il a franchi successivement les caps des 101 dollars, 102 dollars et 103 dollars, pour atteindre 103,05 dollars vendredi matin, un niveau jamais vu.

Sur la semaine, les cours de l’or noir ont gagné 3 dollars, et plus de 10 dollars sur le seul mois de février à New York.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en avril a lui perdu 80 cents à 100,10 dollars.

Tout comme à New York, le pétrole y a aussi été en ébullition, dépassant pour la première fois de son histoire les seuils symboliques des 100 et 101 dollars, à 101,27 dollars, un record absolu.

Le prix du baril de Brent s’est apprécié de plus de 3 dollars sur une semaine et de plus de 7 dollars sur un mois.

Les analystes sont unanimes pour dire que le prix du baril de pétrole devrait rester à court terme au niveau des 100 dollars, car le brut “n’est plus une affaire de disponibilités et de consommation”, argumentent-ils.

“Les fondamentaux de l’offre et de la demande ne règnent plus. Les intervenants sont en train de réécrire les lois du marché”, lance Phil Flynn, du cabinet Alaron Trading.

Selon lui, le ralentissement de l’économie américaine, qui engloutit plus d’un quart de la production mondiale d’énergie et des signes “inquiétants” sur la croissance au Japon et en Europe suggèrent que la demande en hydrocarbures va baisser. En parallèle, les réserves pétrolières américaines sont en train de se reconstituer.

“Ces deux facteurs auraient dû normalement entraîner une baisse des prix”, avance M. Flynn.

Mais l’effondrement du dollar, monnaie dans laquelle est vendu le brut, par rapport aux principales devises, a attiré vers les marchés pétroliers les fonds spéculatifs, qui fuient la volatilité des Bourses, relève John Kilduff de MF Global.

Le billet vert est descendu jusqu’à 1,5239 dollar pour un euro, un plus bas depuis le lancement de la monnaie unique européenne en 1999, rendant le pétrole moins cher.

Les incertitudes entourant la décision que prendra l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) quant à l’éventuel relèvement de sa production alimentent également la montée des cours, indiquent les analystes.

L’Opep se réunit le 5 mars à Vienne, mais “je ne crois pas que nous ferons quoi que ce soit si les prix restent” à ce niveau, a dit vendredi à l’AFP Choukri Ghanem, ministre du Pétrole libyen.

 29/02/2008 21:34:26 – © 2008 AFP