[03/03/2008 14:02:51] GENEVE (AFP) L’Union européenne et les Etats-Unis ont mis à exécution lundi leur menace de porter plainte contre la Chine à l’OMC contre les mesures imposées par Pékin aux agences étrangères d’information financière. Depuis la réaffirmation par Pékin en 2006 du monopole de l’agence officielle Chine Nouvelle pour la distribution et la publication des informations d’agences étrangères, l’UE et les Etats-Unis, mais aussi le Canada et le Japon ne décolèrent pas face à ce qu’ils considèrent comme une concurrence déloyale. Bruxelles a ouvert les feux lundi en portant plainte à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), suivi quelques heures plus tard par les Etats-Unis. Si aucun compromis n’est trouvé avec la partie chinoise d’ici à 60 jours, les plaignants peuvent demander la mise en place d’un groupe spécial de l’OMC chargé de trancher le différend. En novembre dernier, lors d’une réunion du comité pour le commerce des services financiers à l’OMC, le cas des agences de presse en Chine avait été soumis par le Canada, les Etats-Unis, le Japon et l’UE. Pékin s’était défendu en arguant qu’au cours de ses négociations d’adhésion à l’institution commerciale conclues fin 2001, aucune disposition ne concernait les services d’information, seuls les services financiers ayant fait l’objet d’une promesse d’ouverture. “Même si certaines agences de presse étrangères fournissent des +services d’information financière+ à des utilisateurs chinois et se présentent comme des +fournisseurs d’information financière+ ou des +sociétés de services financiers+, cela ne change rien à leur qualité d’agence de presse”, avait affirmé le représentant chinois. Un officiel européen répliquant: “Xinhua (l’agence Chine Nouvelle) est à la fois le rival des pourvoyeurs de services d’information financière européen et leur régulateur chinois”. Face aux juges de l’OMC, il s’agira dès lors pour les plaignants de faire valoir que les agences telles que la britannique Reuters, les américaines Bloomberg et Dow Jones, qui dominent actuellement le marché chinois, sont à classer parmi les services financiers. “Des marchés de services d’information financière compétitifs et ouverts sont le sang vital d’un secteur financier fort, mais les règles de la Chine ont modifié l’équilibre contre les entreprises étrangères”, a affirmé lundi le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson. Même son de cloche du côté de Washington: selon la représente américaine au Commerce Susan Schwab, “le traitement restrictif de la Chine envers les pourvoyeurs de services d’information financière placent les Etats-Unis et les autres pourvoyeurs étrangers dans une situation gravement désavantageuse”. Après le dossier de l’importation de pièces détachées automobiles, pour lequel la Chine a été condamnée en février à l’OMC, Bruxelles attaque pour la deuxième fois Pékin devant l’organisation commerciale. Elle suit ainsi la tendance à l’augmentation des plaintes contre le géant chinois, sur fond de creusement des déficits commerciaux européen et américain à l’égard de Pékin. Des plaintes portées par les Etats-Unis sur le respect de la propriété intellectuelle, l’importation de biens culturels américains et les subventions à l’industrie sont encore pendantes devant l’OMC. Pour la première fois, la Chine a contre-attaqué en septembre 2007, c wdemandant à l’institution commerciale de se prononcer sur les sanctions imposées par les Etats-Unis sur ses importations de papier couché (papier d’art). |
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