[03/03/2008 23:01:10] PARIS (AFP) Les Bourses européennes ont nettement reculé lundi dans le sillage de leurs homologues asiatiques, affectées par les records de l’euro et du pétrole, tandis que la Bourse de New York a limité ses pertes grâce à un indice économique meilleur que prévu. Wall Street a certes enchaîné une troisième séance de baisse, mais le Dow Jones n’a cédé que 0,06% et le Nasdaq 0,57%. En Europe, les ventes ont été plus nettes. Paris a perdu 1%, Francfort 0,86% et Londres 1,12%, tandis que Bruxelles, Amsterdam, Milan et Madrid ont cédé respectivement 1,40%, 1,13%, 1,23% et 2,34%, poursuivant leur glissade entamée jeudi et vendredi. A Tokyo, l’indice Nikkei des valeurs vedettes avait terminé sur un plongeon de 4,49%. A Séoul, l’indice Kospi s’est replié de 2,33%, et le S&P/ASX200 de Sydney a cédé 2,98%. Taipeh a terminé en baisse de 1,78% et Manille de 1,60%. La séance a également été mouvementée à Hong Kong, où l’indice Hang Seng clôturait en baisse de 3,07%. Très attendu par les investisseurs, l’indice d’activité du secteur industriel aux Etats-Unis, calculé par le groupement national des directeurs d’achats des entreprises du secteur (ISM), a baissé à 48,3% en février contre 50,7% en janvier. “Le marché s’est focalisé sur un ISM un peu moins mauvais que prévu pour reprendre de l’air après ses fortes pertes des dernières séances, mais les données fondamentales restent très médiocres”, a expliqué à l’AFP Guillaume Garabédian, de la société de gestion Meeschaert. La morosité reste cependant de mise sur les marchés actions, particulièrement en Europe et en Asie, la faiblesse du dollar venant s’ajouter aux craintes sur la croissance et aux effets inflationnistes de la flambée des matières premières. L’euro a atteint lundi un nouveau sommet face au billet vert, se hissant jusqu’à 1,5275 dollar, enfonçant son précédent pic historique de 1,5239 dollar touché vendredi. François Chevallier, stratégiste de VP Finance, a estimé que la faiblesse du dollar expliquait “la surréaction baissière des actions européennes”, même si le billet vert semble appelé à “se stabiliser contre l’euro” en 2008. Le baril de pétrole brut étant libellé en dollars, son prix a établi dans la foulée de nouveaux records à New York (103,95 dollars) et à Londres (102,29 dollars), au risque de peser encore un peu plus sur les coûts des entreprises. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’est dite “préoccupée par l’économie mondiale”, selon le président de la compagnie nationale pétrolière libyenne Choukri Ghanem, mais le cartel ne juge pas nécessaire pour l’heure de modifier sa production. Interrogé dans le journal espagnol elEconomista, le commissaire européen à l’Energie Andris Piebalgs a estimé qu’un prix de 200 dollars le baril en 2011 n’était pas fantaisiste. Alors que l’or a lui aussi établi un record, la flambée des matières premières ravive les craintes de “stagflation” –mélange de croissance faible et d’inflation élevée– et limite la marge de manoeuvre des Banques centrales. Pour Manoj Ladwa, spécialiste des produits dérivés chez Tradindex, “la morosité économique annonce de nouvelles baisses de taux, mais de nouvelles baisses de taux laissent présager une hausse de l’inflation, et aucune de ces perspectives n’est favorable aux marchés”. |
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