Le torchon brûle entre le Medef et l’UIMM

 
 
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Frédéric Saint-Geours, le 3 mars 2008 devant le siège de l’UIMM (Photo : Miguel Medina)

[04/03/2008 19:53:00] PARIS (AFP) Le torchon brûle entre le Medef et l’ UIMM : Laurence Parisot et Frédéric Saint-Geours ont campé sur leurs positions mardi sur la question des mandats que la présidente du mouvement patronal demande à la fédération de la métallurgie de lui remettre.

La présidente du Medef a de nouveau plaidé mardi soir sur France 3 pour “une remise à plat” des mandats de l’UIMM, estimant qu'”une seule fédération” ne pouvait pas “représenter l’intérêt général de toutes les entreprises françaises”.

Une intervention qui a laissé perplexe l’UIMM : elle “s’étonne de l’opportunisme du Medef alors que dans quelques jours, l’UIMM sera l’une des organisations les plus transparentes et modernes du pays”, a indiqué une source proche de son président, mardi soir.

“C’est dans le calme et non dans l’affrontement que l’on fera face aux enjeux de l’ensemble des entreprises françaises”, a indiqué cette source.

Plus tôt, l’Union des industries et métiers de la métallurgie avait souligné que son bureau et son président entendaient “conserver l’ensemble des mandats de l’institution”.

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La présidente du Medef, Laurence Parisot, à sa sortie de Hôtel Matignon à Paris, le 3 mars 2008. (Photo : Patrick Kovarik)

“La seule préoccupation de Mme Parisot, c’est les mandats”, a déploré une source industrielle interrogée par l’AFP.

En voulant reprendre les mandats de l’UIMM, elle risque de priver l’ensemble des entreprises “du dialogue social, des services juridiques ou de la formation professionnelle” que leur offre la fédération de la métallurgie, a ajouté cette source.

Mais Mme Parisot ne veut pas transiger sur cette question, rappelant que les mandats détenus par l’UIMM représentent “les mandats les plus importants”.

C’est pourquoi, elle a souhaité mardi soir qu’ils soient remis “dans les mains des chefs d’entreprise” et “les sortir des mains des hommes ou des femmes d’appareil”.

La rencontre au sommet entre le Medef et l’UIMM a eu lieu au lendemain de la contre-attaque de la fédération de la métallurgie, qui a répondu en partie aux exigences du Medef, mais en refusant toute remise au pas.

Mme Parisot voulait “demander des éclaircissements” à M. Saint-Geours sur les contrats négociés entre la fédération et son ancien président, Denis Gautier-Sauvagnac, mis en examen dans l’affaire des retraits suspects de fonds dans les caisses de l’UIMM.

L’indemnité de départ de 1,5 million d’euros accordée à M. Gautier-Sauvagnac a déclenché les foudres du monde politique et syndical, et la colère de Mme Parisot.

Lundi, le bureau de l’UIMM, son instance dirigeante, a joué le compromis. M. Saint-Geours a annoncé le “réexamen” de cette indemnité et le départ définitif de M. Gautier-Sauvagnac, qui était toujours délégué général, ainsi que de son adjoint, Dominique de Calan.

Mais il n’a rien lâché sur les mandats nationaux, qui constituent un des moyens d’influence de la fédération. Ces mandats, au nombre d’une centaine, concernent notamment l’Unedic, l’Agirc (retraites complémentaires) ou le 1% logement.

Outre MM. Gautier-Sauvagnac et de Calan, détenteurs de nombreux mandats, Michel de Virville a démissionné de la présidence de l’Unedic.

Concrètement, “pour les mandats abandonnés et les postes laissés vacants, on va proposer de nouveaux noms”, a expliqué à l’AFP Jean-Jacques Leguay, président de l’UIMM Alsace et trésorier de la fédération.

M. Saint-Geours a lui-même réaffirmé “l’indépendance et le rôle essentiel joué (…) par l’institution auprès des entreprises”. Il a souligné “son expérience avérée en matière de relations et de négociations sociales”.

L’UIMM affiche aussi sa volonté de tourner la page des turpitudes financières pour devenir “exemplaire”, son président indiquant que la fédération allait faire certifier ses comptes dès cette année.

 04/03/2008 19:53:00 – © 2008 AFP