Les loyers toujours en hausse amorcent un ralentissement

 
 
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Des logements HQE (1er plan) et des logements traditionnels, le 7 décembre 2007 à Nancy (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[05/03/2008 16:11:26] PARIS (AFP) Les loyers ont encore augmenté en France en 2007, mais la hausse a été moins vive qu’au cours de l’année précédente, un ralentissement que confirment les premiers chiffres de 2008, selon l’observatoire de loyers Clameur.

En 2007, les loyers ont augmenté de 2,6% en moyenne, mais la hausse a été moins forte qu’en 2006 (+3,4%). Les hausses avaient été de 5,1% en 2005 et 5,8% en 2006. Et cette tendance au ralentissement se confirme au début de l’année 2008, avec une hausse de +0,7% sur un an.

“Le temps des hausses rapides de loyer paraît donc maintenant terminé”, selon Michel Mouillart, professeur d’économie à Paris X Nanterre et auteur de l’étude.

S’appuyant sur les premiers chiffres de cette année, il ajoute: “cette année, le ralentissement est plus prononcé qu’à l’habitude”.

Cet observatoire porte sur les marché de la location, c’est-à-dire sur les nouveaux logements proposés à la location et sur ceux proposés à l’issue d’un bail. Près de 30% du parc locatif change d’occupants chaque année, soit quelque 1,7 million de locataires.

Pour tous les autres logements locatifs en cours de bail, c’est l’Indice de référence des loyers (IRL), établi par le gouvernement et désormais calculé sur le coût de la vie, qui permet de calculer les augmentations.

Sur le marché de la “relocation” des biens, c’est-à-dire pour ceux arrivés en fin de bail, le nouveau locataire a payé en général 5,7% de plus que l’ancien en 2007. Entre 2001 et 2004, cette hausse était en moyenne de 7%. Signe supplémentaire du ralentissement de la hausse de loyers.

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Evolution des prix sur le marché privé

Les propriétaires-bailleurs ont dû “largement tenir compte” de cette tendance au ralentissement pour “relouer plus facilement leurs biens”. D’ailleurs, “les délais moyens de remise en location se sont allongés depuis 2004”, précise M. Mouillart.

En outre, “les portefeuilles de biens disponibles à la location ont enflé, les taux de révision sur propositions de loyer ont augmenté et les exigences des candidats à la location sont plus grandes aujourd’hui que par le passé”, remarque-t-il.

Au prix du mètre carré, l’Ile-de-France reste la région la plus chère à 17,2 euros et la Franche-Comté est la moins chère à 6,8 euros le m2, soit “une différence de 1 à 2,5”, précise Michel Mouillart.

Au-dessus de 10 euros/m2, on trouve la région PACA (12 euros), la Normandie (11,2), le Poitou-Charentes (10,9), la Basse Normandie (10,7), l’Aquitaine (10,5), l’Alsace (10,2), le Nord-Pas-de-Calais (10,1), Le Languedoc-Roussillon (10,1).

Sous les 10 euros/m2, outre la Franche-Comté, le Limousin (7,7), la Lorraine (7,8), la Picardie (8,2), la Champagne-Ardenne (8,3), l’Auvergne (8,5), la Bretagne (9,1), le Midi-Pyrénées (9,7).

Ce sont les loyers des petits logements qui progressent le moins rapidement, “la demande pour ce type de produits ayant été fortement pénalisée par la dérive (baisse, ndlr) des aides personnelles au logement de ces dernières années”, indique M. Mouillart, relevant même une baisse de 0,2% sur les loyers des studios depuis le début de l’année 2008.

Enfin, Michel Mouillart a établi un parallèle entre le coût des loyers et la mobilité résidentielle des locataires. Celle-ci “a atteint son niveau le plus bas depuis 10 ans”, ce qui a une incidence évidente sur les loyers.

Les gens sont de moins en moins désireux de se chercher un nouveau logement en raison “de la baisse sensible du moral des ménages, du ralentissement, voire de la dégradation, du pouvoir d’achat et de l’absence de réactualisation des aides personnelles au logement”, conclut-il.

 05/03/2008 16:11:26 – © 2008 AFP