[05/03/2008 11:34:23] KIEV (AFP)
Le groupe ukrainien Naftogaz a informé le géant russe Gazprom qu’il allait réduire mercredi le transit de gaz vers l’Europe, a déclaré le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, selon des images retransmises en direct par la chaîne de télévision Vesti. “Nous avons reçu de Naftogaz un message selon lequel au cours de cette journée (mercredi), les livraisons de gaz aux utilisateurs européens seraient réduites de 60 millions de mètres cubes”, a déclaré M. Kouprianov. “Il s’agit donc d’un volume que Gazprom va livrer à la frontière ukrainienne mais qui ne parviendra pas aux consommateurs européens”, a-t-il ajouté. “Il y a aussi un autre point: bien que Naftogaz en connaissance de cause n’établisse pas et ne valide pas les mesures de transit du gaz, comme le prévoit le contrat en vigueur, Gazprom a entièrement payé pour les services de transit”, a accusé M. Kouprianov. “Nous sommes prêts à poursuivre les négociations et nous attendons la délégation ukrainienne à Moscou”, a-t-il conclu. 80% des livraisons de gaz russe à l’Union européenne transitent via l’Ukraine. L’Ukraine n’empêchera pas le transit du gaz russe vers l’Europe par son territoire, malgré un conflit avec le géant russe Gazprom, avait déclaré mercredi le Premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko. “L’Ukraine est un partenaire fiable et nous ne violerons pas nos engagements concernant le transport et l’exportation du gaz vers les pays de l’Union européenne”, a déclaré Mme Timochenko au début du conseil des ministres, selon l’agence Interfax.
Le gouvernement ukrainien informe régulièrement la Commission européenne de tous les développements de la crise gazière, a-t-elle ajouté. “Notre tâche aujourd’hui est de faire en sorte que l’Ukraine puisse payer (sa dette gazière, ndlr), malgré, malheureusement, l’absence de contrats signés” sur la livraison du gaz, a encore fait valoir la chef du gouvernement. Gazprom a réduit de moitié ses livraisons de gaz vers l’Ukraine en deux étapes depuis lundi et n’exclut pas une nouvelle baisse de ses fournitures à Kiev. La société gazière ukrainienne Naftogaz avait menacé mardi, à son tour, de perturber le transit des exportations du gaz russe vers l’Europe. Le géant russe réclame aux Ukrainiens des arriérés de dette de 600 millions de dollars. Les négociations butent aussi sur les conditions de livraisons en 2008, notamment la présence ou non d’intermédiaires entre Gazprom et Naftogaz. Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko a pour sa part tancé mardi soir Mme Timochenko, appelant à la “poursuite immédiate” des négociations avec Gazprom. Il a aussi critiqué les actions “insuffisantes et inadéquates” du gouvernement ukrainien concernant la réalisation des accords atteints le 12 février à Moscou avec son homologue russe sortant Vladimir Poutine, qui prévoyaient le remplacement d’intérmédiaires existant par des sociétés mixtes de Gazprom et Naftogaz. Mme Timochenko s’est pour sa part déclarée opposée à toute présence d’intermédiaires entre les deux groupes. |
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