Bien sûr, le démantèlement des tarifs douaniers n’implique aucunement la fin
de la Douane mais la fin des tarifs ne devrait-elle pas impliquer la fin des
procédures qui coexistaient avec eux ? Ne devrions-nous pas, par exemple,
nous attaquer de front, une bonne fois pour toutes, aux délais de
dédouanement qui sont, depuis de longues années, une litanie dans la bouche
de tous les chefs d’entreprise ayant affaire à de l’importation ?
Nous venons de visiter l’une de nos entreprises (qui exporte près de 40% de
sa production) et nous avons été interpelés par l’un de ses cadres qui nous
a confié que les délais de dédouanement était l’une des difficultés
auxquelles elle doit faire face pour continuer à exister, et ce sur le même
pied d’égalité que les vicissitudes du marché et la concurrence
d’entreprises européennes, asiatiques et même arabes.
Cette entreprise a besoin de plus d’une centaine d’intrants (éléments
importés entrant dans la production d’un produit) pour fabriquer ses
produits et elle est parfois acculée à attendre une grosse semaine avant de
les récupérer en Douane. Notre interlocuteur nous a assurés qu’il y eut un
moment où la production a été obligée de ralentir fortement en attendant la
libération de ses importations.
Bien sûr, nous concevons qu’une entreprise doit avoir mis au point une
logistique digne de ce nom pour anticiper ses besoins en intrants mais
est-il besoin de rappeler que les entreprises travaillent aujourd’hui en
flux tendu (en matière d’approvisionnement, gestion tendant à éliminer les
stocks) pour rester financièrement compétitives et que leur doigté
logistique ne peut dépasser certaines limites.
On nous avait dit, il y a juste quelques mois, que les délais de
dédouanement ne sauraient plus dépasser les trois jours. Un délai
“théorique”, selon toute apparence alors même que, dans certains pays
asiatiques, le dédouanement ne dépasse pas les 45 minutes !!
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