[06/03/2008 14:45:11] ROMANS-SUR-ISERE (AFP) Le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère (Drôme) a confié jeudi le sort du chausseur de luxe Charles Jourdan au fonds d’investissements Finzurich, basé au Costa Rica, qui reprend 130 salariés et prévoit d’investir 15 millions d’euros. Pour Romans, capitale de la chaussure de luxe, traumatisée par les déboires successifs de Stéphane Kélian, liquidé en août 2005, et de Charles Jourdan, qui a connu trois redressements judiciaires en cinq ans, dont le dernier s’est soldé par la liquidation de l’entreprise et le licenciement de ses 197 salariés, ce redémarrage est un soulagement. “C’est un moment extraordinaire (…) c’est fabuleux de savoir que l’entreprise va revivre”, s’est exclamé le délégué CFE-CGC Gilles Apoix. “On a un projet qui amène suffisamment d’argent pour reconquérir les parts de marché, avec le personnel nécessaire. 130 salariés vont retrouver une âme”, s’est-il réjoui. Pour emporter la décision, Finzurich, immatriculé au Costa Rica mais dont les actionnaires sont basés à Madrid, s’est engagé à doter l’entreprise de 5 M EUR de capital, 5 M de compte courant et 5 M de ligne de crédit bancaire, a détaillé René Renda, le probable futur directeur du site. Ancien directeur des opérations de Charles Jourdan, M. Renda a indiqué qu’il espèrait une reprise de la production dans six semaines. L’objectif sera “dans un premier temps de 40.000 paires par an, avec un objectif à 150.000 paires par an dans trois ans”, a-t-il ajouté. Bénédicte Jourdan, petite-fille du fondateur, a également applaudi l’annonce, assurant que “Charles Jourdan renaît”. “On va retrouver des produits Charles Jourdan dans les magasins (…) les salariés vont retrouver leur maison”, a-t-elle dit. Le secrétaire d’Etat chargé des Entreprises et du Commerce extérieur, Hervé Novelli, a assuré à l’AFP que “le groupe Finzurich a une bonne surface financière”. La décision du tribunal est “très positive et un encouragement pour les salariés” du chausseur, a-t-il estimé. Toutefois, quelques voix, échaudées par l'”aventure” Finalux, précédent propriétaire de Charles Jourdan, se sont élevées pour pointer l’origine incertaine des capitaux. “On espère qu’on ne recommence par la n-ième histoire de Charles Jourdan, pour se retrouver dans 18 mois au même stade”, a ainsi déclaré Gérard Clément, syndicaliste FO, qui menait une offre concurrente, avec d’anciens salariés Jourdan. “Moi, je ne sais pas comment faire pour promettre 130 emplois. Si j’avais pu, croyez moi que je l’aurais fait”, a-t-il indiqué, alors que son projet prévoyait environ 60 salariés. “On peut toujours promettre d’injecter des fonds. J’espère me tromper, mais…”, a-t-il poursuivi sans vouloir achever sa phrase. Ces doutes ont été balayés par Gilles Apoix qui a souligné que les dossiers avaient transité par le ministère de M. Novelli. “S’il avait repéré quoi que ce soit de douteux, le dossier n’aurait pas été choisi”, a estimé M. Apoix. “Et dans le pire des cas, au moins les salariés de Jourdan auront retrouvé du travail pendant deux ans”, a conclu le délégué CFE-CGC. M. Novelli s’est déclaré “convaincu” que Finzurich “se tiendrait” au chiffre de 130 salariés repris. |
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