[06/03/2008 15:17:36] PARIS, 6 mars 2008 (AFP) Carrefour, qui a dégagé un bénéfice net 2007 en légère hausse, table sur une nouvelle croissance des résultats cette année, malgré une conjoncture “difficile”, grâce aux marchés émergents et à l’amélioration de ses marges en France. “2008 sera une année difficile” en raison de la conjoncture économique mondiale, a souligné lors d’une conférence de presse José Luis Duran, le président du directoire du numéro deux mondial de la distribution. Il présentait les résultats 2007 et les objectifs du groupe au lendemain de l’annonce surprise d’un changement de son actionnaire principal, désormais Bernard Arnault associé au fonds Colony Capital. M. Duran s’est cependant dit “confiant” pour cette année. “Pour la première fois depuis le lancement de notre nouvelle stratégie, il y a trois ans, nous enregistrerons une accélération de la croissance de notre chiffre d’affaires, entraînant une croissance encore plus rapide de nos résultats”, a-t-il dit. Le groupe a confirmé ses prévisions de progression du chiffre d’affaires comprise entre 6% et 8% à changes constants et une croissance du bénéfice opérationnel encore supérieure. En 2007, il a enregistré un résultat opérationnel de 3,2 milliards, en progression de 3,4%, pour un chiffre d’affaires en hausse de 6,8%, à 82,15 milliards. En France, premier marché de Carrefour, le résultat opérationnel a chuté de 5,7%, à 1,55 milliard d’euros. “Les marges ont connu (en 2007) le pire scénario possible” avec une baisse des prix, a indiqué M. Duran, qui table désormais sur une amélioration.
Les prix des produits alimentaires ont enregistré des hausses spectaculaires depuis le début de l’année. Selon M. Duran, cette hausse de 3,5% sur un an dans les Carrefour en France et en Europe, devrait se maintenir entre 3 et 4% “dans les mois qui viennent”. Le changement de concept des hypermarchés, avec notamment un renforcement de l’offre des marques de distributeur (MDD) et des produits frais et articles culturels, contribuera aussi à l’amélioration des marges. Le groupe mise également sur le développement des marchés émergents, qui devraient représenter 30% de son bénéfice opérationnel en 2010, contre 23% en 2007 et seulement 12% en 2004. L’an dernier, il a déjà grimpé de 87% en Amérique latine et de 28% en Asie. Carrefour souhaite conforter ses positions au Brésil, en Colombie, en Pologne et en Chine, via des acquisitions. Mais “pas à n’importe quel prix”, a prévenu M. Duran. En début d’année, Carrefour a renoncé à acheter des parts dans Migros, le premier distributeur turc, en raison, selon la presse, d’un prix élevé. Des acquisitions ont eu lieu récemment au Brésil, en Pologne, en Espagne, en Indonésie, en Roumanie, et le groupe envisage d’ouvrir cette année ses premiers hypermarchés en Russie et en Inde. Les conditions de marché ne permettant pas une mise en Bourse immédiate de sa foncière européenne, Carrefour prévoit d’ouvrir le capital de cette filiale à des investisseurs à hauteur de 1 à 1,5 milliard d’euros au quatrième trimestre.
Mercredi soir, les membres de la famille Halley avaient annoncé la fin de leur pacte (13% du capital) au sein de Carrefour, faisant de Bernard Arnault et du groupe américain Colony Capital l’actionnaire de référence, avec 9,1% du capital. “La seule chose qui change, c’est l’actionnaire principal. On continuera à maintenir une relation directe, transparente avec l’ensemble des actionnaires, les membres du conseil de surveillance et le nouvel actionnaire de référence”, a commenté M. Duran. Mais la fin du pacte a relancé en Bourse la spéculation autour du capital de Carrefour. L’action Carrefour affichait vers 13H40 la plus forte hausse des valeurs du CAC 40, prenant 4,63%, à 48,59 euros, dans un marché baissier (-0,33%). “A ce stade, les implications de cette annonce sont difficiles à cerner”, ont souligné les analystes de Natixis. Selon Société Générale, une part de la famille cherche à vendre une participation de 4%, qui intéresserait vraisemblablement Colony. |
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