Représentativité syndicale : la crise à l’UIMM parasite la négociation

 
 
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Le secrétaire général de lUPA, le vice-président de la CGPME et le président de la FNTP, le 6 mars 2008, au siège du Medef à Paris (Photo : Miguel Medina)

[06/03/2008 15:55:39] PARIS (AFP) Les syndicats ont interpellé jeudi le patronat lors d’une réunion de négociation sur la représentativité et le financement syndical, en demandant que la question des organisations patronales soit aussi posée, en pleine crise ouverte par la nouvelle affaire Gautier-Sauvagnac-UIMM.

Au début de cette septième séance de discussions au siège du Medef à Paris, “l’ensemble des syndicats” a déclaré à la délégation patronale “que les événements liés aux rebondissements de l’affaire DGS ne pouvaient pas ne pas avoir de répercussions”, a rapporté la CGT.

“Nous ne bloquerons pas la négociation sur cette question, mais elle devra être discutée à un moment, le plus tôt sera le mieux”, a-t-elle ajouté.

Chef de file patronal, Patrick Bernasconi (Medef) a martelé devant la presse: “la représentativité patronale n’est pas dans mon mandat”. “C’est de la responsabilité des numéros un des organisations. Il y a des rencontres prévues dans les prochains jours, ils verront s’ils donnent une suite au sujet”, a-t-il dit.

Quant au financement et à la transparence, le patronat aurait réaffirmé en séance que les dispositions discutées pour les syndicats dans les prochaines séances devraient aussi s’appliquer aux organisations patronales, selon certains négociateurs.

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Le secrétaire confédéral de la CGT, Michel Doneddu, le 6 mars 2008, lors de son arrivée au siège du Medef à Paris (Photo : Miguel Medina)

Mais “certifier les comptes ne suffira pas face au problème de caisse noire. Les entreprises devraient publier les fonds et moyens alloués aux organisations de salariés comme d’employeurs”, pour Michel Doneddu (CGT).

Les rebondissements de l’affaire UIMM compliquent cette négociation épineuse car elle pourrait rebattre les cartes du jeu syndical.

“On a l’impression qu’il y a quatre intervenants (Medef, branches du Medef, CGPME et UPA) qui veulent laver leur linge sale en famille, ce qui les paralyse”, a observé Philippe Louis (CFTC).

Pour René Valladon (FO), la discussion n’a “pas beaucoup avancé” et “la vraie négociation commencera le 20 mars”, à la prochaine séance. Autour de la table, “il y a des îlots d’aide à syndicalisation dans des océans d’antisyndicalisme” a-t-il résumé.

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Le secrétaire national CFE-CGC, Bernard Valette, le 6 mars 2008, au siège du Medef à Paris (Photo : Miguel Medina)

Dans le texte sur table jeudi, le patronat a laissé en blanc le mode de conclusion des accords collectifs. Sur ce point, “chaque syndicat a rappelé ses positions”, divergentes, a noté Bernard Valette (CFE-CGC).

En revanche, le projet patronal ouvre la possibilité, dans les entreprises de moins de 300 salariés sans délégué syndical, de négocier avec les représentants du personnel, comme de négocier avec un salarié mandaté par un syndicat en l’absence d’élus.

“Le Medef a confirmé qu’il voulait faire des non syndiqués le premier syndicat de France”, a commenté la CFTC.

Dans quinze jours, les partenaires sociaux discuteront pour la première fois d’un texte regroupant les trois volets de la négociation: représentativité et financement des syndicats, dialogue social en entreprise. “La séance du 20 sera décisive”, selon la CFDT.

L’ultime séance de négociation est prévue le 27 mars, l’Elysée et Matignon ayant réaffirmé cette semaine qu’ils reprendraient la main faute d’accord.

“Il est toujours possible d’entrevoir un accord”, a jugé le chef de la délégation patronale. Mais la CGT s’est demandé si “le Medef veut vraiment parvenir à un accord ou simplement transmettre ses propositions au gouvernement pour la future loi”.

Pas conviée aux négociations, l’union syndicale Solidaires a manifesté face au Medef jeudi pour rappeler qu’elle souhaite être reconnue représentative et demander que les salariés puissent “choisir qui les représente” via des élections.

 06/03/2008 15:55:39 – © 2008 AFP