[06/03/2008 16:31:13] PARIS (AFP) Un peu plus de 15 mois après sa création, Natixis s’enfonce dans les difficultés: après avoir peiné à convaincre les investisseurs sur son modèle, elle est frappée de plein fouet par la crise des “subprime” qui a divisé par deux son résultat annuel et fait dérailler son plan stratégique. Pour sa première année d’existence, la banque née de la fusion en 2006 des activités de banque de gros des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne, a accusé une perte de 900 millions d’euros au quatrième trimestre, ramenant le bénéfice annuel à 1,1 milliard, en baisse de 48% sur un an. La crise des crédits hypothécaires à risque, qui lui a coûté 1,4 milliard d’euros, l’a d’autant plus touchée que la banque de financement et d’investissement (BFI) pèse plus lourd dans ses revenus (soit 47%) que ses concurrents français (un tiers environ). Après un résultat net de 948 millions d’euros en 2006, la BFI affiche une perte de 177 millions en 2007 et de 849 millions sur le seul quatrième trimestre. La banque de détail a permis de limiter les dégâts: consolidés à hauteur de 20% dans Natixis, les réseaux des Banques populaires et des Caisses d’épargne ont vu leur contribution reculer de 2%, à 570 millions d’euros. Vers 13H45 (12H45 GMT) , l’action reculait de 3,15%, à 9,54 euros. Le titre a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis un an, et plus de 27% depuis le 1er janvier, une dégringolade à laquelle sa gouvernance complexe n’est pas étrangère.
S’affichant sereine, la direction maintient le cap. “Notre modèle est pertinent et reste d’actualité. La contribution des réseaux est significative et nous n’envisageons pas de modifier l’organisation de notre modèle”, a assuré Philippe Dupont, le président du directoire, lors d’une conférence de presse. “Nous sommes en avance sur notre plan de marche puisque nous avons réalisé en 2007 près de 30% de l’objectif final de synergies”, fixé à 522 millions d’euros en 2010, a renchéri le directeur général, Dominique Ferrero. De nouvelles synergies ont été identifiées qui permettront de dégager entre 5% et 10% d’économies supplémentaires, a-t-il précisé. La crise a toutefois fait dérailler le plan stratégique de la banque, qui tablait sur une croissance moyenne de ses revenus de plus de 10% sur la période 2005-2010 et de 13% de son résultat net. Le produit net bancaire de Natixis, qui s’est élevé à 6,043 milliards d’euros, a accusé une baisse de 17%. Natixis maintient toutefois ses objectifs 2010 en termes de rendement des fonds propres (16%) et de coefficient d’exploitation (60%), a dit M. Ferrero. Alors que Natixis a remanié son directoire le mois dernier, M. Dupont a refusé de s’exprimer au sujet du départ d’Anthony Orsatelli, lié selon plusieurs sources aux déboires de CIFG. La filiale américaine de rehaussement de crédit a été directement reprise en décembre 2007 par les Caisses d’épargne et les Banques populaires, qui l’ont recapitalisée à hauteur de 1,5 milliard d’euros. Le bénéfice net du groupe Banque Populaire, publié jeudi, en a pâti: il a chuté de 37,9%, à 1,055 milliard, cette opération l’ayant conduit à inscrire une provision de 700 millions d’euros dans ses comptes. |
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