[06/03/2008 17:31:52] PARIS (AFP) A trois jours du premier tour des élections municipales et cantonales, des informaticiens réunis en association citoyenne ont mis en garde jeudi contre le vote électronique, dont ils mettent en doute le “sérieux”. Alors que 77 villes selon le ministère de l’Intérieur procéderont au scrutin via des machines, le collectif “Ordinateurs de vote” affirme que le vote électronique ne remplit pas toutes les conditions de conformité à la loi électorale et dénonce son “opacité”. L’association dénonce notamment le manque de contrôle extérieur quant à la conformité des machines et la possibilité théorique de comptabiliser une partie des votes enregistrés par un candidat au bénéfice d’un autre. Mais elle se félicite de la décision en janvier du ministère de l’Intérieur de ne pas accorder à de nouvelles communes l’autorisation de recourir aux machines à voter pour le double scrutin de mars. Le ministère “a compris que les générations de machines actuelles ne garantissaient rien de sérieux”, a souligné Jean-Didier Graton, expert consultant en sécurité des technologies de l’information. “Le vote électronique est encore du domaine de la recherche, il n’est pas au point scientifiquement”, affirme Chantal Enguehard, maître de conférences en informatique au CNRS. Le collectif souligne ainsi que le premier fournisseur de machines à vote en France, le néerlandais Nedap, est celui-là même qui équipe les Pays-Bas, pays novateur en la matière en Europe mais où un retour au vote papier est à l’étude en raison des risques d’erreur soupçonnés… C’est un “matériel risible en termes de sécurité”, estime François Grieu, expert en cartes à puce. Il note qu’il est ainsi possible pour un informaticien “de modifier le logiciel sans que ce soit détectable” afin par exemple de “transmettre 10% des voix d’un candidat à un autre”. M. Graton ajoute que la possibilité théorique existe aussi de “permuter (vers un autre candidat) le vote des déficients visuels”, qui doivent s’équiper d’un dispositif supplémentaire. |
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