Etude Banque mondiale : les diplômés universitaires les plus frappés par le chômage

Etude Banque mondiale : les diplômés universitaires les plus frappés par le
chômage

Selon une étude de la
Banque mondiale, menée en partenariat avec le ministère de l’Emploi et les
autres institutions tunisiennes concernées par cette question, le taux de
chômage des diplômés universitaires de la cohorte 2004 est estimé à près de
45,6% des actifs, et il est plus élevé pour les femmes (51,6%) que pour les
hommes (38,3%). Ce taux serait nettement plus élevé sans la contribution des
divers instruments de la politique d’emploi (SIVP1, subventions salariales,
formation complémentaire).

 

Engagée dans le
prolongement des conclusions de l’étude stratégique sur l’emploi achevée en
2004, cette étude a été réalisée sur la base des résultats d’une enquête
menée fin 2005 – début 2006 auprès d’un échantillon représentatif de
diplômés de l’année 2004.

 

Il en ressort que le
chômage touche en particulier les techniciens supérieurs et les maîtrisards
-qui représentent plus de 90% des diplômés- et atteint des taux
respectivement de 50% et 48% dans ces deux catégories. Le taux de chômage
moins élevé des maîtrisards s’explique en partie, selon l’étude, «par la
forte rétention exercée par la poursuite d’étude post-maîtrise ou par les
formations complémentaires notamment celles organisées dans le cadre du
Fonds National d’Emploi». En effet, parmi les 22.281 maîtrisards diplômés en
2004, 23,2% suivaient à la date de l’enquête un cursus s’études supérieures
ou une formation complémentaire contre 11,5% parmi les 13.003 techniciens
supérieurs. Le chômage affecte moins les autres catégories de diplômés avec
un taux de 9% pour les architectes, 18% pour les ingénieurs et 20% pour les
médecins.

 

Le taux de chômage des
techniciens supérieurs et des maîtrisards varie énormément selon la
spécialité d’étude. Ainsi, chez les techniciens supérieurs, le taux de
chômage est le plus élevé (71%) chez ceux spécialisés dans l’agriculture et
de l’industrie agroalimentaire qui représentent une faible proportion (4.8%)
de l’ensemble des techniciens supérieurs. Cependant, le chômage se pose avec
plus d’acuité pour les techniciens supérieurs en gestion et administration
(qui représentent 12,7% de l’ensemble des techniciens) chez lesquels il se
situait à 60% à la date de l’enquête. Les techniciens en informatique et
informatique de gestion, et les techniciens en mécanique et électricité, qui
représentent 25,6% du total des techniciens supérieurs, sont également
exposés à un chômage élevé avec des taux respectivement de 45,4% et 42,1%.

 

Il est le moins élevé
(40%) chez les techniciens de la santé et des services sociaux qui
constituent environ 10.3% de l’ensemble des techniciens.

 

Les diplômés issus des
ISET qui représentent 39,7% du total des techniciens supérieurs sont moins
exposés au chômage (45%) que ceux provenant des autres institutions
d’enseignement supérieur (53%).

 

Parmi les maîtrisards, le
taux le plus élevé (68%) se trouve dans la filière «droit» qui représente
8.5% du total des maîtrisards. Dans la branche «informatique», qui
représente seulement 4,5% du total des maîtrisards, il est de 29%.

 

En termes d’effectifs
chômeurs, la branche «gestion et commerce» se situe au premier rang avec
1.434 chômeurs suivie par le droit avec 789 chômeurs.

 

Touchés eux aussi par le
chômage, les ingénieurs connaissent des fortunes diverses, selon leur
spécialité. Le taux de chômage est plus important dans les domaines liés à
l’agriculture. Les diplômés en informatique et télécommunications qui
représentent 25,6% du total des ingénieurs sont nettement moins touchés par
le chômage (11,7%). Le taux de chômage le plus élevé (31,5%) se trouve parmi
les diplômés dans le domaine de l’agriculture et des industries
agroalimentaires qui représentent 29,4% du total des ingénieurs.

 

Problème préoccupant, le
chômage des diplômés du supérieur devrait se poser avec plus d’acuité au
cours des années à venir en raison, explique l’étude, de «la croissance
encore rapide de la force de travail et la part de plus en plus importante
des nouveaux diplômés universitaires». En effet, dans les dix prochaines
années, la force de travail pourrait augmenter de 1.8% par an, alors que le
nombre de nouveaux diplômés du supérieur augmentera de 60.900 en 2006-2007 à
79.900 en 2010- 2011. Ce qui veut dire que 87.000 emplois devront être créés
en moyenne, chaque année pour maintenir le nombre de chômeurs à son niveau
actuel.


M.M.