[08/03/2008 09:27:49] AÉROPORT-D’ORLY (AFP) Air France, face à la concurrence du TGV et des low-cost, prévoit de réduire la voilure en France, en fermant ou diminuant l’activité de certaines escales de province au départ d’Orly, dont Bordeaux et Toulouse, ce qui induirait la suppression de près de 1.000 emplois. Un document “confidentiel” de la direction d’Air France intitulé “Perspectives d’activité de la direction des escales en France” que s’est procuré l’AFP prévoit une forte réduction du trafic des navettes de la compagnie sur le marché domestique français entre 2008 et 2018. Le document “confidentiel” présenté par Air France au comité central d’entreprise en février qui évoque une réduction de la voilure, ce qui pourrait induire la suppression de près de 1.000 emplois, est “une étude prospective à l’horizon 2018 et non un projet”, a affirmé samedi la compagnie. Dans ce document, présenté en février au comité central de l’entreprise, Air France envisage la fermeture des lignes Orly-Avignon, Orly-Rennes, Orly-Lyon dès 2008, Orly-Strasbourg en 2015 et Orly-Bordeaux en 2016. D’ici 2017, au départ d’Orly, le trafic serait réduit de 40% pour Toulouse et de 20% pour Marseille, Montpellier, Mulhouse et Toulon. “A l’exception de Nice et de la Corse, toutes les escales seront impactées par le TGV à l’horizon 2017”, écrit la direction dans son rapport de 52 pages. Elle estime ainsi qu’en 2020, 80% de la population française sera reliée par train à Paris en moins de trois heures. La compagnie estime qu’elle “risque” de perdre 40% de trafic sur les lignes concernées. Pour plusieurs escales, comme Lyon et Nantes, l’entreprise prévoit de maintenir des liaisons avec Paris Charles-de-Gaulle (CDG) pour alimenter son hub. La compagnie tricolore prévoit également que ses “lignes domestiques les plus rentables” seront “inéluctablement attaquées” par les compagnies low-cost d’ici 2018. Elle s’attend notamment à un fort développement d’Easyjet en 2008 à partir de Lyon “qui marque le début d’une concurrence accrue sur le domestique français qui était jusque là relativement préservé”. Air France s’attend notamment à une forte concurrence avec Easyjet pour les lignes CDG-Biarritz, Lyon-Bordeaux et Lyon-Toulouse. Selon le document confidentiel, le coût au siège pour un moyen courrier est de 121 euros sur Air France et de 54 euros sur Easyjet. Pour répondre à cette concurrence, Air France envisage de développer ses lignes Orly-Biarritz, Lyon-Bordeaux et Lyon-Toulouse, de fermer les liaisons Lyon-Casablanca et Toulouse-Madrid et de mener une offensive tarifaire avec des aller-retour à 79 euros TTC sur les Lyon-Barcelone, Madrid, Venise et Rome. Enfin, la compagnie se demande si “la pression environnementale” aboutira à terme sur une “remise en cause du transport aérien sur le domestique?” Elle cite à l’appui de son analyse un rapport de la fondation Nicolas Hulot qui recommande d’éviter de prendre l’avion pour une distance inférieure à 700 kms “car le décollage et l’atterrissage sont très gourmands en kérosène”. La compagnie estime que son “besoin en effectifs” va passer de 3.898 aujourd’hui à 2.990 à l’horizon 2017/2018 soit une réduction de 908 postes. “Il n’apparaît pas souhaitable de procéder à des recrutements CDI dans les bassins d’emploi de province, car ces embauches constitueraient des sureffectifs à terme”, note le confidentiel d’Air France. L’entreprise entend favoriser la mobilité professionnelle et géographique de ses employés pour éviter les licenciements et répondre aux différences de besoins entre les différentes escales. La CGT Air France a annoncé vendredi préparer “une stratégie de riposte à ce déclin programmé sans précédent sur l’emploi Air France” en estimant que “les arguments économiques mis en avant méritent discussion”. |
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