UIMM : Parisot informée des retraits plus tôt qu’elle ne le dit, selon DGS

 
 
[09/03/2008 11:14:06] PARIS (AFP)

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Laurence Parisot le 3 mars 208 dans la cour de Matignon à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

Denis Gautier-Sauvagnac est sorti samedi de son silence pour affirmer, par la voix de son avocat, que Laurence Parisot avait été informée plus tôt qu’elle ne le dit de l’existence d’un système de retraits en espèces des caisses de l’UIMM, une accusation démentie par la présidente du Medef.

Dans un entretien au Monde daté de dimanche, puis samedi soir sur France 2, Mme Parisot a réaffirmé n’avoir appris l’existence de ce système occulte de retraits en liquide que “la veille de la publication des faits dans la presse”, soit le 25 septembre 2007.

Le prédécesseur de DGS à la présidence de l’Union des industries et métiers de la métallurgie, Daniel Dewavrin, a contesté samedi cette version, relatant des confidences que M. Gautier-Sauvagnac lui aurait faites à la suite d’une rencontre avec Laurence Parisot “avant l’été”.

“Il m’a dit qu’il avait eu une conversation avec Laurence (Parisot) et qu’elle était parfaitement au courant”, a déclaré à l’AFP M. Dewavrin, président de l’UIMM entre 1999 et 2006.

“Je me souviens très bien de cette conversation et j’ai poussé à ce moment-là Denis (Gautier-Sauvagnac) à accélérer la sortie de ce système qui n’est quand même pas tellement d’actualité”, a-t-il ajouté.

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L’ancien président de l’Union patronale de la métallurgie (UIMM) Denis Gautier-Sauvagnac, le 26 septembre 2007 à Paris (Photo : Mehdi Fedouach)

Mme Parisot a accusé MM. Gautier-Sauvagnac et Dewavrin d’être de “sacrés menteurs”, fustigeant deux membres de la “vieille garde de l’UIMM” et a annoncé son intention de porter plainte pour diffamation.

“Si Mme Parisot veut aller en justice, nous irons sereins et tranquilles”, a répondu Daniel Dewavrin.

Interrogé par l’AFP, Jean-Yves Le Borgne, avocat de M. Gautier-Sauvagnac, a indiqué: “mon client confirme les propos du président Dewavrin”.

Selon M. Gautier-Sauvagnac, cette conversation avec Mme Parisot remonte “au printemps, en mai-juin”, a précisé son avocat.

En fin d’après-midi , M. Dewavrin a vertement répliqué à Mme Parisot sur France Inter, l’accusant de “ne pas dire la vérité”.

“Elle ne dit pas qu’elle savait depuis longtemps que ces choses-là existaient, qu’elle en a tiré profit pour mener sa politique”, a dit M. Dewavrin pour qui “ça lui sert de prétexte pour attaquer l’UIMM avec une très, très grande violence”.

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L’ancien président de l’UIMM, Daniel Dewavrin, photographié à Paris le 17 mars 1999 (Photo : Patrick Hertzog)

Quelque 19 millions d’euros en liquide ont été retirés des caisses de l’UIMM entre 2000 et 2007 sous l’autorité de DGS, mis en examen notamment pour “abus de confiance” dans cette affaire.

Les enquêteurs soupçonnent que la majeure partie de ces fonds a pu servir au financement occulte de syndicats, pour, selon DGS, “fluidifier le dialogue social”.

Le président de l’UIMM, Frédéric Saint-Geours, a pour sa part refusé de “commenter les déclarations des uns et des autres, laissant la justice faire sereinement son travail”, selon un porte-parole.

La révélation le 28 février par l’hebdomadaire Marianne des indemnités de départ consenties par l’UIMM à DGS a déclenché les foudres du monde politique et la colère de Mme Parisot. Elle a depuis demandé à l’UIMM de remettre les mandats nationaux qu’elle exerce dans des institutions au nom du Medef.

L’UIMM, qui avait soutenu Yvon Jacob contre Mme Parisot lors de son élection en 2005 à la tête du Medef, a accepté le réexamen des conditions de départ de DGS et une nouvelle direction générale, mais en refusant de rendre ses mandats. Depuis lors, les deux parties campent sur leurs positions.

 09/03/2008 11:14:06 – © 2008 AFP