[09/03/2008 11:47:15] BERLIN (AFP) L’euro bat un nouveau record face au dollar et les professionnels américains du tourisme, venus en force au salon du tourisme de Berlin (ITB), se frottent les mains, espérant que la faiblesse du billet vert incitera à plus de visites aux Etats-Unis. Quatre jours de shopping effrené à New York? C’est possible au départ de Francfort (ouest de l’Allemagne) ou de Hambourg (nord) à partir de 785 euros, vol, nuits d’hôtel et excursion dans un centre commercial de marques dégriffées inclus. Dans le même catalogue FTI Reisen, tour opérateur allemand basé à Munich (sud), des nuitées d’hôtel à Las Vegas à partir de 14 euros par personne et des circuits en Floride à partir de 300 euros. “Les Etats-Unis, c’est un vrai boom, c’est de la folie!”, explique-t-on sur le stand de FTI Reisen, où les employés distribuent avec parcimonie les catalogues pour les Etats-Unis, craignant la rupture de stock. Aux Etats-Unis, la profession toutefois s’inquiéte du fait que le nombre de visiteurs d’outre-Atlantique (23,2 millions de novembre 06 à novembre 07) n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant les attentats du 11-Septembre (26 millions en 2000). Quelque 1,4 million d’Allemands ont visité les Etats-Unis de novembre 06 à novembre 07, une hausse de 9% par rapport à la même période l’année précédente, selon le département du Commerce à Washington. L’euro a battu vendredi un nouveau record face au dollar (1,5464 dollar), diminuant encore un peu plus le prix pour les Européens des produits et des services libellés en dollars. Et mettant à leur portée les vacances aux Etats-Unis que, sinon, ils ne s’offriraient pas forcément. Destination privilégiée, les villes, et dans les villes, les magasins. “Faire du shopping aux Etats-Unis est bon marché comme cela n’a pas été le cas depuis longtemps”: c’est ainsi que Volker Böttcher, patron pour l’Allemagne du premier voyagiste européen TUI, explique le succès des voyages outre-Atlantique que propose son groupe. Mais toutes les formes de tourisme profitent du phénomène. Dans l’Utah, connu pour ses paysages et ses parcs naturels, “nous allons avoir un été remarquable, historique” grâce aux touristes européens, s’emballe Patricia Denny, en charge du tourisme au sein de l’office régional de développement économique. Après Berlin, Mme Denny part à Paris faire la promotion d’une nouvelle liaison aérienne directe entre Salt Lake City et Paris, le tout premier vol intercontinental qui desservira la capitale de l’Utah, et qui amènera des touristes “de toute l’Europe”, se réjouit-elle. Pour l’industrie américaine du tourisme, les touristes européens sont d’autant plus bienvenus que l’économie du pays est loin d’être au beau fixe. Et non seulement les Européens font le voyage, munis de leur devise forte, ils regardent aussi moins à la dépense que les touristes américains. En 2006, les visiteurs étrangers avaient dépensé aux Etats-Unis 107,9 milliards de dollars. Pour les 11 premiers mois de 2007, ces dépenses s’élèvent déjà à 111,6 milliards de dollars, selon les statistiques officielles. Mais pour certains exposants à Berlin, l’arrivée en masse des Européens n’est encore qu’une promesse. “Tout le monde en parle, pour l’instant je n’ai rien vu venir”, commente Mark Harkness, chef des ventes de Waterfront Resort, un complexe situé à Dunedin, en Floride, qui propose des mariages à la plage clé en main, avec lune de miel de deux semaines, pour le prix imbattable de 2.990 euros. “Un Américain devrait payer 5.000 dollars pour la même chose!”, explique-t-il. Et d’en conclure: “ça va partir à fond cette année, on va assister à un vrai débarquement d’Européens”. |
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