Facebook en français pour attirer plus d’internautes et de publicité

 
 
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Le logo du site de socialisation Facebook (Photo : Leon Neal)

[10/03/2008 16:33:18] PARIS (AFP) Après l’espagnol et l’allemand, le site américain Facebook se met au français pour attirer toujours plus d’internautes et profiter de son audience pour engranger des revenus publicitaires.

Véritable phénomène de l’internet, ce site de socialisation, créé en février 2004 et destiné à l’origine aux étudiants, a vu son audience plus que doubler en moins d’un an. Aujourd’hui, il revendique au niveau mondial quelque 67 millions d’utilisateurs actifs, contre 20 millions en avril 2007. Les inscriptions y sont gratuites.

Cet essor considérable lui a valu l’intérêt de Microsoft qui a payé la somme astronomique de 240 millions de dollars pour une participation de 1,6%, valorisant ainsi le site à 15 milliards de dollars.

Ce succès lui permet de grignoter l’avance que détient l’autre grand site communautaire, son principal concurrent, MySpace. Créé en 2003 et racheté deux ans plus tard par le groupe Murdoch, MySpace comptabilise quelque 110 millions utilisateurs.

Plus de la majorité des membres de Facebook se trouvent hors des Etats-Unis et un tiers sont en Europe. Le français est la troisième version à paraître après l’espagnol, le 11 février, et l’allemand, le 3 mars. Les Français représentent la sixième communauté avec 1,4 million d’internautes, derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la Turquie et l’Australie, selon le classement du groupe.

L’enjeu est désormais de monétiser ce succès, notamment par la publicité. Le site a recruté récemment une grosse pointure: Sheryl Sandberg qui, depuis six ans, était l’une des responsables des ventes de publicité du géant américain Google.

Elle sera la prochaine directrice générale de Facebook avec pour objectif, de doper un chiffre d’affaires qui avait atteint 150 millions de dollars en 2007.

En charge du développement, des ventes et du marketing, Mme Sandberg gardera aussi un oeil sur le dossier sensible de la protection des données personnelles. Un sujet d’autant plus déterminant que la tendance est aux publicités ciblées sur les utilisateurs.

Pour assurer sa traduction, Facebook a mis à contribution quelque 4.000 internautes français, choisis en raison de leur grande utilisation du site, le parti pris étant que les utilisateurs seraient les mieux à même de traduire les fonctionnalités qu’ils emploient.

“J’ai reçu début janvier un logiciel pour faire la traduction, que j’étais libre d’accepter ou non”, explique à l’AFP Alban Marin qui a fait partie de l’équipe des traducteurs. “Déjà à l’époque, il y avait 2.000 personnes qui travaillaient sur la version française, le recrutement se faisant par vague pour arriver à quelque 4.000 personnes”, a ajouté cet “accro” de Facebook de 28 ans qui publie en avril un guide pour utiliser au mieux le site et éviter ses pièges.

Les internautes traducteurs étaient invités à se prononcer sur les milliers de traductions proposées, du simple mot aux phrases complexes.

Au vu du site mis en ligne lundi, certains termes restaient toutefois à traduire, telle la fonctionnalité “poke” (faire un signe). Et les fautes d’orthographe pullulaient.

Pour passer à la version française, les internautes disposant déjà d’un profil dans la version anglaise, doivent cliquer à partir de leur page d’accueil sur “account” puis, une fois arrivés sur la nouvelle page, dans “language” et choisir le français. Cette manipulation n’est à faire qu’une seule fois.

En revanche tous les nouveaux inscrits bénéficieront directement de la nouvelle version française.

 10/03/2008 16:33:18 – © 2008 AFP