Air France-KLM va déposer une offre de reprise sur Alitalia le 14 mars

 
 
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Le vice-PDG de KLM Peter Hartman (g) et le PDG d’Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta le 22 novembre 2007 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[10/03/2008 19:38:12] PARIS (AFP) Le numéro un mondial du transport aérien Air France-KLM a reçu le feu vert lundi de son conseil d’administration pour déposer une offre de reprise le 14 mars sur la compagnie Alitalia, dont 49,9% détenus par l’Etat italien sont mis en vente.

La société franco-néerlandaise a indiqué avoir été autorisée par son conseil “à soumettre une offre sur Alitalia sous réserve d’un certain nombre de conditions suspensives dont notamment l’engagement des instances syndicales”, dans un communiqué de trois lignes diffusé après la fermeture de la Bourse de Paris.

Hormis l’approbation des syndicats italiens, une porte-parole d’Air France-KLM a indiqué à l’AFP qu’il y avait “d’autres conditions”, mais n’a pas voulu les préciser.

“Avec l’entrée d’Alitalia dans le groupe Air France-KLM, celui-ci entend renforcer sa position de leader européen et permettre ainsi à la compagnie italienne de recouvrer son statut de leader national”, précise Air France-KLM.

Le groupe franco-néerlandais avait entamé en janvier des négociations exclusives avec Alitalia, compagnie en très grande difficulté financière, qui devaient déboucher deux mois plus tard sur une offre de reprise ferme.

Le gouvernement italien de Romano Prodi lui avait alors donné sa préférence face à une autre compagnie de la péninsule, Air One. La démission de M. Prodi en janvier –qui assure néanmoins les affaires courantes jusqu’aux élections anticipées des 13 et 14 avril– avait ravivé l’hostilité de certains hommes politiques du nord de l’Italie vis-à-vis du projet de rachat d’Air France-KLM. Cette dernière compte en effet, comme la direction actuelle d’Alitalia, réduire les offres de lignes sur l’aéroport de Milan, très coûteuses.

Le gouvernement italien de M. Prodi devra se prononcer sur l’offre émise le 14 mars, mais la concrétisation de cette décision devrait revenir au gouvernement qui sera issu des législatives des 13 et 14 avril.

Mercredi dernier, le leader de l’opposition de droite Silvio Berlusconi avait accepté l’hypothèse du rachat d’Alitalia par Air France-KLM à la condition que la compagnie italienne garde son caractère national, quitte à ce que l’Etat contribue financièrement à cette solution.

Outre l’aval du présent et futur gouvernement italien, l’offre d’Air France-KLM devrait également être entérinée par les autorités de la concurrence européennes.

Parmi les questions en suspens sur la reprise d’Alitalia, l’impact du coût de l’or noir sur les comptes de l’entreprise italienne. Le prix du baril de pétrole est passé actuellement à plus de 105 dollars, contre 90 il y a encore quelques mois. Or la flotte particulièrement âgée d’Alitalia est très consommatrice en carburant.

Autre sujet épineux à propos du rachat: la reprise ou non des activités gérées par la filiale de maintenance d’Alitalia, AZ Servizi, un boulet financier. Alors que l’appel d’offres émis par le gouvernement italien ne portait pas sur cette filiale quand Air France-KLM a été sélectionnée, la question nouvelle d’une reprise éventuelle d’AZ Servizi a été soulevée par Rome.

En 2007, Alitalia, dont Air France détient déjà 2% au terme d’une participation croisée, avait essuyé une lourde perte avant impôts de 364 millions d’euros en 2007. Elle est membre de l’alliance aérienne SkyTeam comme le groupe franco-néerlandais.

 10/03/2008 19:38:12 – © 2008 AFP