[11/03/2008 11:22:41] PARIS (AFP)
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a souhaité mardi sur France Inter qu'”un appel d’offres” soit lancé pour “que soient gérés au mieux” les 600 millions d’euros de l’UIMM mis au jour à l’occasion de l’affaire des retraits suspects au sein de la fédération de la métallurgie, et a redemandé la “mise à plat” des mandats nationaux qu’elle exerce. “Il faut qu’y ait un appel d’offres pour que cet argent soit géré le mieux possible et que, éventuellement, une partie soit consacrée à des causes utiles”. “Là aussi, il faudra de la transparence, il faudra dire les choses”, a poursuivi la présidente du Medef. “Cet argent appartient à l’UIMM et l’utilisation de ces fonds fait partie des chantiers de modernisation engagés à marche forcée par le nouveau président de l’UIMM, Frédéric Saint-Geours”, a réagi l’UIMM auprès de l’AFP. “L’UIMM annoncera avant la fin du mois de mars les résolutions qui auront été prises et validées par son bureau pour une utilisation juste et utile de ces fonds qui ont été parfaitement gérés”, a-t-on ajouté de même source. “Plusieurs projets sont à l’étude, dont la création d’une fondation, et c’est au bureau de prendre les décisions avant de les soumettre à l’ensemble des membres de l’UIMM lors de la prochaine assemblée générale, le 19 mars”, a conclu l’UIMM.
L’UIMM dispose d’une caisse de secours mutuel, l’Epim, créée en 1972, destinée à soutenir les entreprises adhérentes ayant subi des préjudices lors de conflits sociaux. “Au total, 290 millions d’euros ont été encaissés par l’organisation, dont 170 millions ont été utilisés depuis 35 ans pour indemniser les entreprises”, avait expliqué l’ancien président de l’UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac “Les 120 millions restants, une fois placés, ont permis d’atteindre au total de 600 millions”, avait-il ajouté. La justice enquête sur la destination de 19 millions d’euros, retirés en liquide de la caisse Epim entre 2000 et 2007 et pour lesquels M. Gautier-Sauvagnac refuse de donner le nom des bénéficiaires. La présidente du Medef Laurence Parisot a par ailleurs confirmé mardi qu'”il n’y a toujours pas d’accord” sur la question des mandats exercés par l’UIMM au nom du Medef au sein des organismes paritaires, et dont elle a demandé qu’ils soient remis à la disposition de l’organisation patronale. “J’ai demandé que les mandats fassent l’objet d’une remise à plat, il n’y a toujours pas d’accord sur cette question”, a déclaré Mme Parisot sur France Inter. Ces déclarations interviennent au lendemain d’une rencontre “au sommet” entre la patronne du Medef et le président de l’UIMM Frédéric Saint-Geours, et d’une réunion du bureau du Medef. La révélation, le 28 février, des avantages consentis par l’UIMM à son ancien président, Denis Gautier-Sauvagnac a mis le feu aux poudres entre l’Union et le Medef. M. Gautier-Sauvagnac est mis en examen dans l’affaire des retraits de fonds suspects dans les caisses de l’UIMM. Selon Mme Parisot, “il s”agit d’obtenir de la part de cette fédération importante (…) une transparence, une modernité dont elle était dépourvue jusque-là”. La patronne du Medef a plaidé de nouveau pour que “les comptes et le bilan (de la fédération de la métallurgie) soient rendus publics”. Par ailleurs, Mme Parisot a confirmé qu'”une plainte en diffamation au pénal serait déposée aujourd’hui” mardi, par son avocat. Cette plainte vise les affirmations de Denis Gautier-Sauvagnac et de son prédécesseur à la tête de l’UIMM, Daniel Dewavrin, qui l’accusent d’avoir été informée plus tôt qu’elle ne le dit de l’existence d’un système de retraits en espèces des caisses de l’UIMM. Laurence Parisot a affirmée être “tombée à la renverse” lorsqu’elle a découvert ce scandale. Cette histoire “ne se passe pas chez moi”, a martelé la présidente du Medef. “L’UIMM est une fédération autonome, je n’ai aucun moyen de contrôle”. |
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