EADS essuie une perte de 446 millions d’euros en 2007 mais se dit optimiste pour 2008

 
 
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Le logo d’EADS, à l’usine d’Augsburg en Allemagne (Photo : Clemens Bilan)

[11/03/2008 14:17:19] PARIS (AFP) Le groupe européen d’aéronautique et de défense EADS, tombé dans le rouge en 2007 à cause des retards de développement de l’avion de transport militaire A400M, s’est montré mardi optimiste pour 2008 sans toutefois convaincre le marché.

“Les améliorations constatées dans les différentes divisions, ainsi que notre récente percée sur le marché de la défense américain annoncent un démarrage prometteur pour 2008. EADS prend de la vitesse et de l’altitude”, a déclaré le président exécutif du groupe, Louis Gallois, lors d’une conférence de presse à Paris.

L’an passé, le groupe a essuyé une perte nette de 446 millions d’euros, contre un bénéfice net de 99 millions d’euros en 2006.

Le marché a boudé ces résultats : vers 12H00 GMT, l’action a dégringolé de 6,19% à 16,21 euros dans un marché en hausse de 0,63%. Ils sont “décevants, en dessous des attentes”, et les prévisions sont également “en dessous des attentes”, ont estimé les analystes d’Oddo Securities.

“Il n’est pas très facile de prédire l’évolution de la Bourse”, a constaté M. Gallois, estimant que cette perte, certes insatisfaisante, permettait de passer l’éponge sur les problèmes du passé et de préparer l’avenir.

Le groupe compte verser un dividende à ses actionnaires de 0,12 euro par action, comme l’année précédente.

Pour 2008, EADS prévoit d’augmenter considérablement son résultat d’exploitation (EBIT) à 1,8 milliard d’euros, contre 52 millions d’euros en 2007. Il table également sur un chiffre d’affaires en hausse cette année, “supérieur à 40 milliards d’euros”, contre 39,1 milliards d’euros en 2007.

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Le PDG d’EADS Louis Gallois, le 11 mars 2008 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

M. Gallois s’est montré serein face à la décision de l’américain Boeing de porter plainte contre le résultat de l’appel d’offres sur l’énorme contrat des avions ravitailleurs de l’armée américaine qu’a remporté EADS avec son partenaire d’Outre-Atlantique Northrop Grumman il y a dix jours.

“Nous avons vu que Boeing va porter plainte, c’est sa responsabilité. Nous avons le sentiment que le processus de sélection était exceptionnellement transparent, professionnel et juste et nous avons le sentiment que nous avons le meilleur produit”, a-t-il dit.

A propos de l’avion de transport militaire A400M, M. Gallois a confirmé mardi qu’il tablait toujours sur un premier vol “cet été”, tout en évoquant la persistance de “risques” sur le programme. Ce dernier accuse un retard de 6 à 12 mois sur le calendrier initial, en grande partie à cause du développement des moteurs.

Concernant le plan de restructuration de sa principale filiale, l’avionneur Airbus, M. Gallois a répété qu’il souhaitait des “mesures additionnelles” à l’horizon 2011-2012. “Airbus travaille dessus” et EADS va l’examiner dans les “prochaines semaines”, a-t-il ajouté.

“Nous devons regarder la recherche et développement”, chercher “plus d’économies de coûts” et “augmenter notre protection au dollar” pour “rendre Airbus moins sensible à l’évolution du dollar”, a-t-il expliqué.

“Nous évaluons nos dépe nses pour voir où nous pourrions gagner quelque chose”, a-t-il ajouté. Ce plan de restructuration baptisé Power8 avait été adopté en février 2007 à la suite des retards de livraison du très gros porteur d’Airbus, l’A380.

Sur la vente des six sites concernant sa filiale Airbus en France, en Allemagne et en Angleterre, M. Gallois, a confirmé vouloir finir cette cession à l’été, tout en soulignant que “la crise financière ne rendait pas la chose facile”.

 11/03/2008 14:17:19 – © 2008 AFP