Les places boursières mondiales dans la tourmente

 
 
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Affichage des cours le 13 mars 2008 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[13/03/2008 15:13:11] PARIS (AFP) Les principales places boursières en Europe et aux Etats-Unis étaient en nette baisse jeudi après-midi, notamment en raison de l’annonce de la faillite d’un fonds d’investissement américain, sur fond de records du prix du pétrole, de l’or, et de chute vertigineuse du dollar.

En milieu d’après-midi, le Dow Jones perdait 1,71% et le Nasdaq 1,52%, la Bourse de New York ne résistant pas à de nouveaux signes d’une consommation américaine en berne et d’une inflation accrue.

Les indices de consommation sont observés à la loupe, car celle-ci compte pour les deux-tiers de la croissance américaine. Or les ventes de détail ont accusé un recul inattendu de 0,6% en février.

En Europe, le CAC 40 parisien chutait de 3,05% vers 14H00 GMT, Londres cédait 2,20%, Francfort 2,78% et l’Eurostoxx 50 2,88%.

L’inquiétude a gagné toutes les places financières du monde après l’annonce du fonds Carlyle Capital Corporation (CCC), coté à Amsterdam, de son incapacité à trouver un accord avec ses créanciers, ce qui devrait aboutir à sa liquidation.

“C’est un nouveau symptôme d’une crise financière qui dure, et où certains s’enlisent”, a commenté un vendeur d’actions à Paris, interrogé par l’AFP.

“Quand vous avez de très grands professionnels qui sont touchés alors qu’ils avaient accumulé les succès depuis quelques années, cela fait peur. Bear Sterns est apparemment en difficulté aussi. Je suis très circonspect sur la suite des événements”, a ajouté cet analyste.

Les Bourses asiatiques ont clôturé en nette baisse, dans un climat alourdi par la baisse inexorable du dollar et le pétrole qui ne cesse de battre des records, franchissant pour la première fois le seuil de 110 dollars le baril.

Autre record : l’euro est monté jusqu’à 1,5602 dollar pour la première fois depuis sa création en 1999, les investisseurs craignant une baisse des taux d’intérêt aux Etats-Unis, sur fond de crise financière et de craintes de récession.

Et à Londres, l’once d’or a atteint pour la première fois le seuil psychologique de 1.000 dollars l’once.

L’ascension de l’euro ne semble pas inquiéter le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, volant au secours de la monnaie unique: “L’euro nous protège de certaines turbulences” financières et “a joué le rôle d’un bouclier efficace” depuis son adoption, notamment contre la flambée pétrolière, a-t-il déclaré dans un entretien à l’hebdomadaire français Le Point paru jeudi.

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Henry Paulson, le 11 mars 2008 à Washington (Photo : Mark Wilson)

Aux Etats-Unis, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a présenté une vaste réforme de la réglementation du secteur financier aux Etats-Unis, “pour éviter que les erreurs du passé ne se reproduisent” et ne provoquent une nouvelle crise.

En Asie, toutes les places boursières ont subi le même sort à la clôture : Shanghai a abandonné 2,43% et glissé sous les 4.000 points, le Straits Times de Singapour a cédé 3,85%, l’indice de la Bourse de Jakarta 4,5%, celui de Kuala Lumpur 2,5%, et le BSE Sensex de Bombay a plongé de 4,78%.

L’indice Hang Seng de Hong Kong a chuté 4,79% et le Nikkei de Tokyo a cédé 3,33%, victime notamment de l’envolée du yen: la devise japonaise a atteint son plus haut niveau en plus de 12 ans face au billet vert, ce qui pénalise lourdement les exportateurs japonais.

Pour la première fois depuis octobre 1995, le dollar est tombé sous la barre des 100 yens, victime des craintes de récession et des perspectives de baisses des taux d’intérêt aux Etats-Unis.

“Les ventes ont touché les banques, les sociétés immobilières et les compagnies exportatrices. Personne ne veut acheter”, a commenté Kazuhiro Takahashi, chef du service actions chez Daiwa Securities SMBC, selon qui la dégringolade du dollar effraie les investisseurs.

 13/03/2008 15:13:11 – © 2008 AFP