Le pétrole clôt pour la 1ère fois au-delà des 110 dollars le baril à NY

 
 
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Puits de pétrole dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, en mai 2007 (Photo : Karen Bleier)

[13/03/2008 19:47:11] NEW YORK (AFP) Les cours du baril de pétrole ont clôturé pour la première fois au-delà du seuil symbolique des 110 dollars, à 110,33 dollars jeudi à New York, en raison de l’affaissement du dollar, qui attire en masse les investisseurs vers les marchés des matières premières.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril a fini à 110,33 dollars, en hausse 41 cents par rapport à sa clôture de la veille.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, plus lourd et avec plus de souffre que le brut coté à New York, et par conséquent un peu moins cher, s’est aussi embrasé. Il a établi un nouveau record en séance à 107,88 dollars et un plus haut en clôture à 107,54 dollars (+1,27 dollar par rapport à mercredi).

“Après la bulle immobilière, nous avons désormais une bulle pétrolière”, a réagi Phil Flynn, analyste au cabinet Alaron Trading.

Lancé sur le rythme d’un record par jour, le baril d’or noir a touché jeudi en séance le seuil des 111 dollars, vingt-quatre heures seulement après qu’il eut passé les 110 dollars.

“Les records du pétrole se résument à une chose: le dollar faible”, explique James Williams (WTRG Economics).

L’écroulement du billet vert face aux principales devises renforce le pouvoir d’achat des investisseurs disposant d’autres monnaies que le dollar, qui se précipitent alors vers les marchés des matières premières en raison de la volatilité des Bourses.

Le dollar est descendu sous la barre des 1,56 dollar pour un euro jeudi. Il a aussi glissé sous les 100 yens pour un dollar pour la première fois depuis plus de 12 ans.

“Les investisseurs achètent du pétrole pour se prémunir contre la chute du dollar et l’inflation et en réponse aux incertitudes qui entourent les marchés actions”, selon Antoine Halff, analyste au cabinet Newedge group.

Pour Bart Melek (BMO Capital), “à court terme et au rythme du glissement du dollar, le baril va s’échanger à 120 dollars”.

Cette ébullition des cours de l’or noir ne reflète pas le rapport de force entre l’offre et la demande de brut, dénoncent de plus en plus les analystes.

“Les investisseurs ignorent la reconstitution des stocks, l’augmentation des risques de récession économique” aux Etats-Unis “et les révisions à la baisse de la demande par différentes agences spécialisées”, fait remarquer par exemple John Kilduff de MF Global.

“Les investisseurs sont entraînés dans une logique haussière et rien ne semble les faire rebrousser chemin”, conclut l’analyste.

 13/03/2008 19:47:11 – © 2008 AFP