Système financier aux USA : le gouvernement est prêt à faire “ce qu’il faudra”

 
 
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Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson, le 13 mars 2008 à Washington (Photo : Tim Sloan)

[16/03/2008 21:08:51] WASHINGTON (AFP) Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a occupé le petit écran dimanche pour tenter de rassurer les Américains sur la résistance de l’économie, affirmant que le gouvernement était prêt à faire “ce qu’il faudra”.

“Le gouvernement est prêt à faire ce qu’il faudra pour maintenir la stabilité de notre système financier”, a-t-il indiqué, sur la chaîne de télévision Fox.

“Nous faisons des progrès, mais aujourd’hui (le système) est plus fragile que nous le souhaiterions”, a-t-il précisé sur ABC.

Les autorités américaines, qui affirmaient qu’elle ne sauveraient pas les banques imprudentes, ont été obligées de voler vendredi, via la Réserve fédérale (fed) et la banque JP Morgan, à la rescousse de Bear Stearns. Une faillite de cette banque d’investissement aurait eu des conséquences désastreuses sur l’ensemble de la finance mondiale.

“Etant donné la situation actuelle et à quel point il est important de minimiser les ruptures sur nos marchés financiers, et de protéger l’économie (…), c’était la bonne décision”, a-t-il dit, à ce propos, sur Fox.

Dimanche, dans son édition en ligne, le Wall Street Journal (WSJ) a annoncé que JP Morgan s’apprêtait à acheter Bear Stearns, dont l’action s’est effondrée pour tomber à 34 dollars vendredi. Les termes de la vente étaient encore en discussion dimanche après-midi mais, toujours selon le WSJ, Bear Stearns pourrait être vendue pour environ 2,2 milliards de dollars, soit un peu moins de 20 dollars par titre.

Malgré ce contexte, M. Paulson s’est voulu rassurant sur l’état de l’économie, des marchés et des grandes institutions financières de Wall Street, qualifiées de “très solides”.

“Je pense que l’économie va continuer à croître”, a-t-il dit, écartant le spectre d’une récession.

Le responsable a cependant souligné les risques pesant sur sa prévision, en particulier “l’immobilier résidentiel, les turbulences sur les marchés financiers, le prix du pétrole”.

Les économistes sont désormais une majorité à penser que les Etats-Unis sont entrés en récession, selon le sondage mensuel du Wall Street Journal publié vendredi.

Refusant d’employer le mot récession, il a jugé qu’il était “beaucoup moins important de savoir comment vous l’appelez, que ce que vous faites à ce sujet”.

“Nous sommes concentrés là-dessus”, a-t-il assuré: “nous abordons le problème dans tous les sens”.

La banque centrale américaine (Fed), qui réunit mardi son comité de politique monétaire, se prépare à une nouvelle baisse massive de son taux directeur, qu’elle a ramené à 3% après plusieurs réductions spectaculaires.

M. Paulson a estimé que le gouvernement avait agi “très tôt” pour parer à cette situation, avec son plan de relance budgétaire de plus de 150 milliards de dollars, dont les contribuables devraient rapidement bénéficier.

“Nous nous efforçons de faire en sorte que ces chèques soient envoyés aux Américains au début du mois de mai”, a-t-il précisé.

Ce faisant, “nous allons injecter beaucoup d’argent dans l’économie”, a-t-il ajouté sur ABC: “d’ici à la fin du mois de juin ou la première semaine de juillet”. “Cela créera 500 à 600.000 emplois cette année”, a-t-il calculé.

Il a en revanche écarté la nécessité d’un deuxième plan de relance budgétaire.

Une correction du marché immobilier résidentiel était “inévitable”, a-t-il expliqué sur Fox.

Interrogé sur la dégringolade ininterrompue du dollar, M. Paulson a répété le credo de son administration: “un dollar fort est dans l’intérêt de notre nation”.

L’euro a atteint vendredi un nouveau plus haut face au dollar, à 1,5688 dollar.

 16/03/2008 21:08:51 – © 2008 AFP