[17/03/2008 09:37:40] BERLIN (AFP) Le groupe allemand Siemens a annoncé lundi qu’il allait perdre 900 millions d’euros à cause de l’échec de plusieurs grands projets, notamment de centrales nucléaires, provoquant l’effondrement de son cours de Bourse. Le groupe a fait savoir dans un communiqué qu’il passerait au deuxième trimestre (janvier à mars) de son exercice fiscal 2007/2008 cette très lourde charge liée à la “réévaluation de gros contrats.” Par conséquent, Siemens renonce à ses objectifs financiers pour l’exercice en cours, et s’abstient dans l’immédiat d’en fixer de nouveaux, indique le communiqué. Pour l’exercice en cours, Siemens tablait au départ sur une croissance de son chiffre d’affaires deux fois supérieure à celle de l’économie mondiale, et sur une progression de son bénéfice opérationnel au moins deux fois supérieure à celle du chiffre d’affaires. L’annonce a choqué à la Bourse de Francfort, où l’action a ouvert en chute libre: -10,55% à 71,65 euros. Le conglomérat a précisé que les gros contrats incriminés relevaient en particulier des activités dans l’énergie (construction de centrales), dans les transports et de l’annulation en Grande-Bretagne d’un contrat majeur de services informatiques passé avec le ministère du Travail. Dans le détail, Siemens a eu les yeux plus gros que le ventre dans son activité de construction de centrales électriques “clefs en main”, qui a accumulé les gros contrats depuis 2004 mais a du mal à suivre en raison de pénurie de main d’oeuvre et de matière première. Dans les transports, le groupe allemand fait face à des retards dans l’attribution de gros contrats, comme par exemple la prolongation d’une ligne du train à sustentation magnétique Transrapid en Chine, et peine à résoudre les problèmes de son tramway Combino, qui présente de gros défauts techniques. “Il était grand temps” de donner ce coup de balai dans le carnet de commandes, a estimé lors d’une conférence téléphonique le patron de Siemens, Peter Löscher, assurant que “la lumière était faite” désormais. Cette correction radicale est une mauvaise nouvelle de plus pour Siemens, l’un des emblèmes de la puissance industrielle allemande, déjà empêtré dans un scandale de corruption sans précédent. Le groupe a accumulé des caisses noires d’un montant estimé à 1,3 milliard d’euros, qui ont été employées pour décrocher de gros contrats internationaux. |
||
|
