Le prix du pétrole chute de plus de 4 dollars, après avoir frôlé les 112 USD

 
 
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Puits de pétrole dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, en mai 2007 (Photo : Karen Bleier)

[18/03/2008 06:19:02] NEW YORK (AFP)
Les cours
du baril de pétrole ont chuté de plus de quatre
dollars lundi à New York, en raison de craintes d’une
baisse de la consommation énergétique, dans un
contexte de ralentissement économique mondial.

Cette dégringolade du prix du baril d’or noir intervient
après un nouveau record absolu, à 111,80 dollars,
établi lors des échanges électroniques
d’avant séance, suite à un nouveau glissement du
dollar, monnaie dans laquelle est vendu le brut, tombé
à plus de 1,59 dollar pour un euro.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de
“light sweet crude” pour livraison en avril a fini
à 105,68 dollars, en baisse de 4,53 dollars par rapport
à sa clôture vendredi.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison
en mai (un contrat dont il s’agit du premier jour de
cotation) a lâché pour sa part 5,80 dollars à
101,75 dollars.

Le prix du baril met ainsi fin à une série de
records de clôture, entamée il y a une dizaine de
jours, et qui l’avait vu terminer vendredi dernier
au-delà des 110 dollars, à 110,21 dollars à
New York.

“Le pétrole descend de son nuage et renoue avec la
réalité”, a commenté Phil Flynn, analyste
au cabinet Alaron Trading.

Les craintes d’une entrée en récession de
l’économie américaine sont en train de “couper
l’appétit” des investisseurs pour les matières
premières, selon Bart Melek de BMO Capital.

“Après avoir cédé à une fièvre
acheteuse, le marché est dans une logique de correction
(…) et cette vulnérabilité est due à la
détérioration de l’environnement
économique”, a ajouté Mike Fitzpatrick de MF Global.

Les investisseurs réalisent “enfin” qu’une
récession économique aux Etats-Unis pourrait se
propager au reste du monde et affecter considérablement
la demande en hydrocarbures, soulignent les analystes.

D’autant que l’offre de brut continue de s’étoffer et
que l’on approche de la fin de l’hiver, période de
forte consommation d’énergie dans
l’hémisphère nord.

Les Bourses asiatiques ont plongé lundi, imitées
par les places européennes, après le rachat en
urgence, et à un prix dérisoire, de la
cinquième banque d’affaires américaine Bear
Stearns par sa rivale JP Morgan dimanche pour lui
éviter une faillite.

Cette opération, validée par la banque centrale
(Fed), a intensifié les craintes sur la santé de
l’économie américaine, plombée par la crise
du crédit.

Les investisseurs redoutent un effet domino des
difficultés de Bear Stearns à d’autres fleurons de
Wall Street comme Lehman Brothers, ce qui aura pour
conséquence une aggravation de la crise financière.

L’écroulement du dollar avait entraîné,
jusqu’à l’ouverture du marché newyorkais lundi,
une ruée des investisseurs possédant d’autres
devises vers les marchés des matières
premières, considérées alors comme un havre
de paix face à l’instabilité des Bourses.

La “fièvre acheteuse” pourrait de nouveau gagner
les investisseurs mardi en cas de réduction drastique
du principal taux d’intérêt américain, qui
affaiblirait davantage le dollar, estiment les analystes.

 18/03/2008 06:19:02 – © 2008 AFP