La vente de la banque Bear Stearns fait chuter la plupart des Bourses

 
 
[18/03/2008 06:19:00] NEW YORK (AFP) ATTENTION – Ajoute clôture de Wall Street et des Bourses latino-américaines, changement d’origine ///

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Le siège de la banque Bear Stearns à New York le 17 mars 2008 (Photo : Don Emmert)

L’opération de sauvetage de la banque d’affaires
américaine Bear Stearns, rachetée à faible
prix par sa concurrente JPMorgan, a généré de
fortes turbulences sur les marchés boursiers mondiaux,
mais Wall Street est toutefois parvenue à limiter ses pertes.

Alors qu’il était tombé de presque 200 points en
début de séance, l’indice vedette de la Bourse de
New York, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a
finalement gagné 21,16 points (+0,18%).

En revanche, l’indice Nasdaq, à forte composante
technologique, a perdu 1,60% et l’indice élargi
Standard and Poor’s 500 0,90%.

“Le marché est rassuré que Bear Stearns ait
évité la faillite”, a expliqué Peter
Cardillo, analyste d’Avalon Partners. “L’action de la
Fed a évité un véritable effondrement de la
Bourse”, a-t-il ajouté.

Toutefois, l’ensemble des marchés boursiers, et plus
particulièrement les Bourses européennes et
asiatiques, ont été particulièrement
secouées au lendemain du rachat de Bear Stearns pour
une bouchée de pain par JPMorgan afin d’éviter sa
mise en faillite.

Afin de tenter de calmer les marchés, qui ont
déjà connu une journée très agitée
vendredi, la Fed a également décidé dimanche,
deux jours avant une réunion programmée,
d’abaisser de 0,25 point à 3,25% son taux d’escompte,
taux de ses prêts aux grandes institutions financières.

Mais “ce rachat (de Bear Stearns) semble montrer que nous
entrons dans une phase difficile de la crise en cette fin de
premier trimestre”, estimaient les analystes de CM-CIC Securities.

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Le siège de la banque JPMorgan Chase à New York le 17 mars 2008 (Photo : don emmert)

Les
craintes que le cas de la banque new-yorkaise ne fasse
tâche d’huile ont dominé pour l’essentiel.

Les bourses de Paris et de Londres sont retombées à
leur niveau de novembre 2005, l’indice parisien chutant de
3,51% et Londres de 3,86%. La Bourse de Francfort a perdu de
son côté 4,18%.

La Bourse suisse a également baissé de 5,02%,
Stockholm de 4,07%, Amsterdam de 3,79%, Milan de 3,39% et
Madrid de 2,81%.

Quant à l’indice Eurostoxx 50, qui regroupe 50 des plus
importantes valeurs européennes, il a reculé de 3,78%.

Au total, depuis le début de l’année, les Bourses
de Francfort, Paris, Milan et suisse ont perdu plus de 20%.

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Les cours s’affichent derrière un trader à Tokyo le 17 mars 2008 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Les places
asiatiques ne s’en sont pas mieux sorties, l’indice Hang
Seng de la Bourse de Hong Kong clôturant en chute de
5,18% et la Bourse de Shanghai de 3,6%. Celle de Tokyo,
dégringolant de 3,71%, est tombée sous la barre
symbolique des 12.000 points pour la première fois
depuis plus de deux ans et demi. Quant à la Bourse de
Bombay, elle a chuté de 6,03% à la clôture.

Les principales bourses latino-américaines n’ont
guère été entraîné par la
remontée de Wall Street, Sao Paulo lâchant 3,19%
et Buenos Aires 2,84%.

Par ailleurs, la publication de plusieurs indicateurs
macroéconomiques américains moins bons que
prévu (dont un recul de la production industrielle en
février) a ajouté à la morosité du marché.

Le président américain George W. Bush a reconnu que
les Etats-Unis vivaient des temps économiques
“difficiles” mais a assuré que la situation
était maîtrisée.

De plus, l’ensemble des places boursières ont
également souffert de la dégringolade continue du
dollar face à l’euro, avec un nouveau plancher
historique à 1,5905 dollar, et au yen, avec un billet
vert tombé jusqu’à 95,75 yens.

Par ailleurs, l’or a décroché un nouveau record
historique pour atteindre dans la nuit 1.032,70 dollars sur
le London Bullion Market.

“Le malaise et le sentiment d’insécurité du
marché au sujet de l’économie américaine est
ce qui fait que le dollar bat de l’aile”, a
expliqué Masaki Fukui, économiste des changes chez
Mizuho Corporate Bank. “Et l’abaissement du taux
d’escompte par la Fed n’a servi qu’à souligner que la
crise est très sérieuse”, a-t-il ajouté.

Un pessimisme partagé par les plus hautes instances financières.

Pour le directeur général du Fonds monétaire
international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, la crise
financière actuelle devrait “durer assez longtemps
avec de graves conséquences”.

Aucun pays n’est à l’abri, a renchéri le
président de la Banque mondiale (BM), Robert Zoellick,
rejetant la théorie d’un “découplage”
entre les pays occidentaux en difficulté et les pays
émergents à forte croissance.

L’ancien président de la Fed, Alan Greenspan, a enfin
ajouté sa pierre au pessimisme ambiant en affirmant au
Financial Times que la crise actuelle pourrait être
“la plus grave” depuis la Seconde Guerre mondiale.

Pour tenter de juguler les effets de la crise
financière, la Fed devrait décider mardi d’une
nouvelle baisse drastique de son taux directeur,
actuellement fixé à 3%.

 18/03/2008 06:19:00 – © 2008 AFP