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Le palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller) |
[18/03/2008 06:19:02] PARIS (AFP)
La Bourse
de Paris a terminé en très forte baisse lundi,
l’indice CAC 40 perdant 3,51%, assommé par les derniers
rebondissements de la crise financière: le rachat pour
une bouchée de pain de la banque Bear Stearns et les
nouvelles mesures d’urgence prises par la Fed.
L’indice parisien a abandonné 161,11 points Ã
4.431,04 points, dans un volume de transactions important de
8,52 milliards d’euros. Sa chute atteint 21,07% depuis le
début de l’année, et il est désormais Ã
ses niveaux de novembre 2005.
Même affolement sur les autres places européennes,
puisque Londres a cédé 3,58%, Francfort 4,08% et
l’Eurostoxx 50 3,55%.
“Ca a été une dure, dure journée. Il y a
eu un effet de surprise avec Bear Stearns, dont on savait
qu’elle était la plus exposée, mais qui
communiquait en sens inverse il y a à peine une
semaine”, a expliqué Yves Marçais, vendeur
institutionnel chez Global Equities.
Le 12 mars, le PDG de la banque d’affaires
américaine, Alan Schwartz, laissait en effet
espérer que son établissement serait
bénéficiaire au premier trimestre
Deux jours plus tard, la banque faisait part de ses
difficultés et elle a finalement été vendue
dimanche et dans l’urgence pour une somme dérisoire,
236 millions de dollars environ, Ã sa compatriote
JPMorgan Chase.
“Il y a du coup une crise de confiance sur les valeurs
bancaires. Puisque Bear Stearns a menti, caché,
dissimulé, qu’est-ce qui nous dit que d’autres banques,
comme Lehman Brothers, n’ont pas les mêmes
problèmes”, selon M. Marçais.
Lehman Brothers était d’ailleurs en forte baisse ce
lundi à Wall Street, qui résistait pourtant mieux
que les marchés européens. Cette résistance
américaine a permis un temps au CAC 40 de très
légèrement redresser la tête en cours de
séance, alors qu’il était tombé jusqu’Ã
4.416,71 points (-3,82%) en début d’après-midi.
A la crainte d’une crise systémique dans le secteur
financier venaient alors s’ajouter deux indicateurs
macroéconomiques décevants aux Etats-Unis,
l’indice de l’activité industrielle de la région
de New York et, surtout, la production industrielle
américaine, en baisse de 0,5% en février par
rapport à janvier.
“Il y a de plus en plus de raisons de considérer que
les Etats-Unis sont déjà entrés en
récession, offrant à la Réserve
fédérale américaine une raison
supplémentaire de baisser de 100 points de base son
principal taux directeur” lors de sa réunion de
mardi, a commenté James Knightley, d’ING.
“On en est au point où si c’est moins que 100 points
de base, le marché sera déçu. Et à 100
points de base, il n’est pas sûr que cela suffise
à remettre du baume au coeur des marchés”, a
de son côté jugé M. Marçais.
Dimanche, la Fed avait déjà baissé en urgence
son taux d’escompte et annoncé la création d’une
nouvelle facilité de crédit pour aider les grandes
institutions à prêter aux autres acteurs financiers.
NATIXIS (-9,37% Ã 7,93 euros) BNP PARIBAS (-4,69% Ã
53,85 euros), DEXIA (-5,02% Ã 15,71 euros) et SOCIETE
GENERALE (-8,39% Ã 62,98 euros) ont subi de plein fouet
le rachat de Bear Stearns et les craintes de crise
systémique dans le secteur financier.
ALSTOM (-8,54% à 124,29 euros) a chuté dans la
foulée de son concurrent allemand Siemens qui a
lancé un avertissement sur résultats. “La
période d’euphorie sur les +cycliques longues+ et le
caractère défensif de Siemens et Alstom prend un
coup très rude”, ont noté les analystes de CM-CIC.
EADS (-12,68% Ã 13,77 euros) est la plus forte baisse du
service de règlement différé (SRD). “Le
titre est très exposé à la baisse du
dollar”, a rappelé M. Marçais.
AIR FRANCE-KLM (-4,38% Ã 15,28 euros): le conseil
d’administration de la compagnie aérienne Alitalia a
approuvé dans la nuit de samedi à dimanche l’offre
de reprise présentée par le groupe
franco-néerlandais. “Il reste quelques
interrogations politiques sur ce dossier”, a noté
le vendeur d’actions de Global Equities.
Quelques valeurs défensives comme AIR LIQUIDE (-0,09%
à 92,06 euros) ou FRANCE TELECOM (-0,24% à 20,58
euros) ont fait office de valeur refuge et ont limité
les dégâts.
EURONEXT (+0,01% à 92,08 euros): l’opérateur
boursier enregistre la seule hausse du service de
règlement différé.
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