Almunia : les Etats-Unis sont “peut-être en récession” mais pas l’Europe
Le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia, le 21 février 2008 à Bruxelles (Photo : John Thys)
[18/03/2008 06:19:02] PARIS (AFP)
L’économie américaine
“ralentit clairement et entre peut-être en
récession”, mais l’Europe devrait y échapper,
a estimé lundi le Commissaire européen aux
affaires économiques, Joaquin Almunia, dans un discours
en marge d’une conférence de l’OCDE.
“Les incertitudes sont élevées alors que les
turbulences des marchés financiers continuent à
fragiliser le système” financier, a-t-il affirmé.
Ce discours était prononcé pendant un dîner en
marge de la conférence de l’Organisation pour la
coopération et le développement économiques
(OCDE) sur les réformes structurelles en Europe, et son
texte a été reçu par l’AFP.
“Les prix pétroliers atteignent des records, suivis
par les autres matières premières”, a
ajouté M. Almunia.
Il a toutefois estimé que l’économie
européenne “avait résisté plutôt
bien à ces conditions volatiles” sur les
marchés, et que si les prévisions de croissance
pour l’Union européenne (UE) avaient été
revues en baisse le mois dernier, avec une croissance de 2%,
l’UE restait “clairement loin du risque de récession”.
Pour autant, “les changements substantiels dans les prix
relatifs causés par le changement climatique et les
tensions sur les marchés des ressources naturelles vont
probablement engendrer des défis conséquents pour
la plupart des économies de l’Union”, a-t-il poursuivi.
“Nous parvenons peut-être à la fin d’une
période de +modération fantastique+ (des prix) qui
nous a assuré croissance et stabilité pendant plus
de 20 ans”, a-t-il également noté.
“Nous ne profitons plus du climat économique
dynamique des deux dernières années”, “le
bon temps économique est terminé”, a-t-il insisté.
Pour lui, ce contexte difficile est une raison de plus pour
l’Europe d’engager des réformes structurelles, pour se
préparer à “une économie fondée sur
la connaissance plus que sur l’industrie”, à
“une population en diminution et vieillissante”, et
à une “scène mondiale très
intégrée et concurrentielle”.
De telles réformes structurelles du marché du
travail, du secteur des services notamment, “font partie
des meilleurs outils dont nous disposons pour faire face
à la tourmente actuelle”, a-t-il conclu, insistant
aussi sur la nécessité pour les pays de l’UE, de
l’eurozone en particulier, de se coordonner dans leurs
efforts de réforme.