Saint-Geours : l’UIMM était sans contrôle sous Gautier-Sauvagnac
Le président de l’UIMM Frédéric Saint-Geours répond aux questions des journalistes, le 10 mars 2008 à Paris (Photo : Bertrand Guay)
[18/03/2008 06:19:02] PARIS (AFP)
Le
président de l’UIMM, Frédéric Saint-Geours,
a estimé qu’il n’y avait “pas de contrôle ni
de processus de décision bien établi” avant
son arrivée à la tête de la
fédération patronale de la métallurgie, dans
un entretien au Figaro à paraître mardi.
Interrogé sur ce qui l’a surpris depuis son
élection à la présidence de l’Union des
industries et métiers de la métallurgie (UIMM), M.
Saint-Geours a répondu: “l’absence d’organisation
et de méthode, le fait qu’il n’y ait pas de
contrôle, ni de processus de décision bien
établi dans cette maison”.
Frédéric Saint-Geours a été élu
président de l’UIMM en décembre dernier en
remplacement de Denis Gautier-Sauvagnac, mis en examen dans
l’affaire des retraits suspects de fond dans les caisses de
la fédération.
“J’avais deux exigences: voir clair dans les comptes et
dans les procédures”, a indiqué M.
Saint-Geours, qui a rappelé avoir lancé des audits
“financiers, comptables et juridiques” sur les
comptes de l’UIMM.
Selon lui, l’exercice 2007 de la fédération est
“déficitaire de 4,7 millions d’euros et le
résultat courant incluant le coût des
restructurations est déficitaire de 8 millions d’euros”.
“Il sera revu un peu en baisse du fait de la
renégociation des conditions de départ de Denis
Gautier-Sauvagnac”, a-t-il ajouté.
“Le maître mot, c’est la transparence et le
contrôle interne”, a estimé M. Saint-Geours,
alors que la convention de l’UIMM doit se réunir
mercredi pour arrêter une réforme de ses statuts.
“Il est acquis que l’on ne pourra plus être
président et délégué général,
que les pouvoirs du conseil vont être renforcés
par rapport à ceux du bureau, et que le conseil aura
sans doute une commission financière indépendante
du bureau”, a-t-il indiqué.
Sur la question des mandats, qui divise l’UIMM et le Medef,
M. Saint-Geours a confirmé que son organisation
présenterait bien les candidatures de Jean-Luc Vergne,
le DRH de PSA, et Philippe Vivien, celui d’Areva,
“excellents candidats”, pour les présidences de
l’Unedic (assurance-chômage) et de l’Agirc (retraites
complémentaires des cadres).
“Il est très important de le faire dans le consensus
entre les différents courants patronaux, pas dans le
conflit. Ce qui est déterminant, c’est la
compétence, l’expérience, la disponibilité,
l’éthique et le bon équilibre entre hommes
d’entreprise et permanents”, a-t-il expliqué.
Le président de la fédération de la
métallurgie a par ailleurs rejeté la proposition
du haut-commissaire aux Solidarité actives Martin
Hirsch, réitérée lundi, d’utiliser la
cagnotte de l’UIMM (600 millions d’euros) pour financer des
projets sociaux.
“Martin Hirsch m’a effectivement écrit. Mais
l’emploi de nos réserves relève de nos
instances”, a-t-il répondu.