Le Botswana lance sa propre entreprise de commercialisation de diamants

 
 
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Une Botswanaise travaille un diamant dans un centre de coupe et de polissage à Gaborone, le 18 mars 2008 (Photo : Alexander Joe)

[18/03/2008 18:12:46] GABORONE (AFP)
Le Botswana,
premier producteur mondial de diamants, lance mardi sa
propre entreprise commerciale afin de trier, évaluer et
vendre lui-même ses pierres précieuses, grâce
à un transfert de savoir-faire britannique.

Cette entreprise, la Diamond Trading Company Botswana (DTCB),
qui va recruter et former des milliers de Botswanais pour
sélectionner et vendre les diamants, est décrite
par le géant minier De Beers comme la plus
sophistiquée du monde.

La création de la DTCB, joint venture entre De Beers et
le gouvernement botswanais, va permettre de ne plus avoir
à envoyer les diamants de ce pays d’Afrique australe
à Londres pour les vendre.

Le Botswana est le premier producteur mondial de diamants en
volume et en valeur avec 34,3 millions de carats issus de
quatre mines à ciel ouvert en 2006 pour une valeur
d’environ 17,4 milliards de pulas (2,6 milliards USD – 1,6
milliard EUR).

Anticipant le lancement officiel de la DTCB mardi soir à
Gaborone, De Beers a commencé à former des
Botswanais au triage, à l’évaluation et au
commerce des pierres, qualifications jusque là
réservées à son personnel de Londres.

Ce programme de formation, qui devrait se terminer fin 2009,
est le plus important transfert de savoir-faire jamais
effectué de Grande-Bretagne vers l’Afrique, selon De Beers.

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Mine de diamants à cile ouvert à Jwaneng, à 160km au sud de Gaborone, le 17 mars 2008 (Photo : Alexander Joe)

Les
installations de la DTCB, financées par le groupe
minier à hauteur de quelque 83 millions de dollars,
permettront de traiter 45 millions de carats par an. Les
locaux abritent 39 machines de triage, capables de
distinguer des diamants de 29 couleurs différentes.

La DTCB prévoit de vendre cette année pour 375
millions de dollars de pierres brutes à ses 16 clients
tailleurs de diamants, installés au Botswana, et pour
550 millions de dollars d’ici à la fin 2009.

L’an dernier, plus de 270 millions de dollars de pierres
brutes avaient été vendues à des tailleurs
locaux, alimentant quelque 2.000 emplois, selon De Beers.

“C’est une énorme augmentation par rapport au
chiffre de 2006 à 135 millions de dollars et cela
montre le développement rapide du secteur local depuis
que le gouvernement et De Beers ont décidé de
créer la DTC Botswana et de développer
l’activité en mai 2006”, souligne un communiqué.

De Beers, présent au Botswana depuis 1969, détient
à parts égales avec le gouvernement l’entreprise
minière Debswana, qui extrait plus de 30 millions de
carats par an, soit environ 22% de la production mondiale.
Elle emploie 6.300 personnes, dont 95% de Botswanais.

Sa principale mine, Jwaneng, à 160 km au sud-ouest de
Gaborone, est la plus importante du monde en terme de valeur.

L’extraction de diamants bruts est la première
activité industrielle du pays, représentant 50%
des recettes publiques, 33% du produit intérieur brut
(PIB) et 70% des recettes en devises.

La DTCB, qui a aménagé la semaine dernière
dans ses locaux, emploie 500 personnes et compte faire
passer sa masse salariale à 3.000 d’ici à l’an prochain.

“C’est un grand jour pour le Botswana et ses
habitants”, a estimé son directeur, Brian McDonald,
quelques heures avant la cérémonie de lancement de
la DTCB présidée par le chef de l’Etat botswanais
Festus Mogae au côté du patron de De Beers, Nicky Oppenheimer.

 18/03/2008 18:12:46 – © 2008 AFP