L’OCDE revoit en baisse la croissance américaine, maintient celle de la zone euro
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[20/03/2008 14:11:20] PARIS (AFP)
L’OCDE a revu
en forte baisse ses prévisions de croissance pour le
début 2008 pour les Etats-Unis, dont l’économie
“se contracte peut-être déjà”, mais a
quasiment maintenu celles pour la zone euro, dans son
rapport de prévisions intérimaire, publié jeudi.
L’Organisation pour la coopération et le
développement économiques (OCDE) table
désormais sur une croissance américaine de 0,1% et
0,0% respectivement aux premier et deuxième trimestres,
contre 0,3% et 0,4% dans le précédent rapport,
publié en décembre.
La prévision de croissance annuelle, actuellement à
2%, ne sera révisée que lors des prévisions
semestrielles, en mai.
“L’économie américaine stagne, si elle ne se
contracte pas déjà”, constate l’OCDE. “Il
est peut-être prématuré de la déclarer
en récession, mais avec un rythme d’activité bien
en dessous du potentiel de croissance”, il est clair
qu’elle “ralentit très vite”.
“Le cycle immobilier s’est retourné”,
détaille l’OCDE. L’effondrement de l’investissement
immobilier a retiré environ un point de pourcentage
à la croissance américaine au cours des deux
dernières années et continuera d’avoir le
même impact cette année, selon ce rapport.
En ce qui concerne l’inflation, elle a atteint 4% le mois
dernier, 2,2% si l’on retire l’alimentation et
l’énergie, bien au-delà des niveaux acceptables,
selon l’OCDE.
Dans la zone euro, le ralentissement a été
“moins brutal” qu’aux Etats-Unis et les exportations
résistent bien à la flambée de l’euro, estime
l’OCDE, qui maintient quasiment ses prévisions de
croissance pour la zone pour les deux premiers trimestres de
l’année à 0,5% et 0,4% respectivement, contre 0,4%
et 0,5%.
L’Organisation précise que ces prévisions
intérimaires pourraient être révisées
ultérieurement et font l’objet d’un “biais baissier”.
La prévision pour l’année 2008, actuellement à
1,9%, sera également revue en mai.
La croissance de la zone euro devrait rester “dans le bas
de son potentiel pendant un certain temps”, à
savoir inférieure à 2% par an, indique le rapport,
même s’il précise que “les exportations
semblent pour le moment assez bien résister” à
l’appréciation de l’euro.
Comme aux Etats-Unis, le revenu réel des ménages
est amputé par la flambée des prix du pétrole
et des produits alimentaires.
En ce qui concerne l’inflation, elle a atteint 3,3% en
février, rappelle l’OCDE, ce qui constituait son plus
haut niveau depuis plus de dix ans.
L’Organisation note par ailleurs que le rythme de croissance
semble aussi se ralentir au Japon, malgré le soutien de
ses voisins asiatiques, en expansion.
Nulle part dans le monde, “l’économie réelle
n’est à l’abri des turbulences financières”,
poursuit l’Organisation. L’impact sur la demande sera
certainement significatif, mais il reste difficile à
mesurer, selon elle. La baisse des Bourses et de
l’immobilier pèsent notamment sur la demande, indique l’OCDE.
L’Organisation estime enfin qu’il y a davantage de raisons de
faire un plan de relance aux Etats-Unis qu’en zone euro.
Dans cette zone, les “stabilisateurs budgétaires
automatiques auront davantage d’effets que dans d’autres
régions”, affirme l’OCDE.