Les cours du pétrole plongent encore, le Brent revient sous les 100 dollars

 
 
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Puits de pétrole dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, en mai 2007 (Photo : Karen Bleier)

[20/03/2008 14:11:20] LONDRES (AFP)
Les cours du
pétrole poursuivaient leur chute jeudi matin, le
raffermissement du billet vert ramenant au premier plan les
craintes d’une baisse de la demande mondiale de brut,
liée au ralentissement de l’économie
américaine et à la crise financière.

Vers 10H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour
livraison en mai cédait 1,12 dollar à 99,60
dollars, revenant sous les 100 dollars pour la première
fois depuis sa brève incursion de lundi en séance.

A la même heure, le baril de “light sweet crude”
pour livraison en mai perdait 2,50 dollars à 100,04
dollars. Le contrat pour livraison en avril avait
expiré mercredi à 104,48 dollars le baril,
après avoir chuté de 4,94 dollars.

“Les opérateurs (…) semblent se rallier à
l’idée que la détérioration de
l’économie américaine ne peut plus être
ignorée sous prétexte que les matières
premières sont +une manière de jouer la baisse du
dollar+ ou +un rempart contre l’inflation+”, a
estimé Ed Meir, analyste de MF Global.

Le marché pétrolier essuie depuis mercredi
d’importantes prises de bénéfices, alors que les
inquiétudes sur la croissance mondiale effacent
“l’effet dollar” qui avait poussé les cours du
brut à battre record sur record, jusqu’au pic
historique de 111,80 dollars lundi pour le “light sweet crude”.

“Ces dernières semaines, les cours du pétrole
ont évolué en fonction des mouvements de changes,
dans la mesure où les investisseurs cherchaient de
meilleurs rendements dans les matières premières,
par rapport à des classes d’actifs plus
traditionnelles”, selon les analystes du cabinet John Hall.

Mais maintenant que “le dollar se renforce face à
l’euro”, soulignent-ils, “les fondamentaux
pourraient revenir dans la partie”, ce qui remettrait la
réalité physique du marché au centre des préoccupations.

A cet égard, la morosité des marchés actions,
la cascade de mauvaises nouvelles enregistrées sur le
front financier et la faiblesse des derniers indicateurs
américains pesaient logiquement sur les cours du brut,
en entretenant les craintes sur une baisse de la demande mondiale.

Dans son rapport hebdomadaire sur le niveau des stocks
pétroliers américains, le département à
l’Energie (DoE) a d’ailleurs indiqué mercredi que les
Américains avaient consommé moins de produits
pétroliers la semaine dernière, soit -3,2% par
rapport à la même période un an plus tôt.

Les investisseurs ont en revanche ignoré la
reconstitution moins forte que prévu des stocks
pétroliers, pourtant de nature à alimenter une
hausse des cours.

“Il semble que rien ne puisse être tenu pour acquis
sur ces marchés”, toujours caractérisés
par une “volatilité exceptionnelle”, ont
commenté les analystes de John Hall, rappelant que les
opérateurs n’avaient pas fait plus de cas de
l’augmentation massive des stocks de brut, la semaine dernière.

Commune à tous les marchés de matières
premières, cette grande nervosité complique
l’analyse et montre que cette classe d’actifs “n’est ni
nécessairement sûre, ni nécessairement un
refuge”, a expliqué Olivier Jakob, du cabinet PetroMatrix.

Evoquant les incessantes embardées des places
boursières, il estime que “le même
phénomène est en train de se développer sur
le pétrole”, avec des niveaux de volatilité
“en pleine explosion”, les variations quotidiennes
atteignant “6 à 9 dollars le baril” contre 2
dollars au premier trimestre 2007.

 20/03/2008 14:11:20 – © 2008 AFP