La SNCF a dégagé en 2007 un bénéfice record de plus de 1 milliard d’euros
Le nouveau président Guillaume Pepy lors d’une conférence de presse à Paris, le 19 mars 2008 (Photo : pierre verdy)
[19/03/2008 19:42:25] PARIS (AFP)
La SNCF a
annoncé mercredi un bénéfice net de plus d’un
milliard d’euros en 2007, un record pour la compagnie
publique, que le nouveau président Guillaume Pepy veut
utiliser pour faire de la SNCF un groupe de dimension
mondiale d’ici 2012.
“Dans cinq ans, je veux que la SNCF soit un groupe de
services de mobilité de dimension mondiale”, a
déclaré M. Pepy en présentant les
résultats du groupe, qui a réalisé l’an
dernier un bénéfice net trois fois supérieur
à celui de 2006.
Selon M. Pepy, ces ambitions sont rendues “possibles”
par ces résultats, qui sont, selon lui, “les
meilleurs de notre histoire” et qui rendent la situation
financière du groupe “saine”.
La SNCF est désormais une entreprise en
“développement” et non plus en
“redressement”, s’est-il réjoui.
Parmi les objectifs du nouveau patron nommé à la
tête du groupe fin février, figure le redressement
du fret, en déficit chronique depuis des années.
Pour lui, il faut “continuer et réussir la
transformation” déjà entamée depuis plus
d’un an au sein du fret, parfois contestée par les
organisations syndicales, qui dénoncent des
suppressions d’emplois notamment.
“Il n’est pas question de ralentir”, a insisté
Guillaume Pepy, sans plus de détails.
A terme, en 2012, il faut que la SNCF soit “dans le +top
5+ des opérateurs mondiaux de logistique” notamment
via des acquisitions à l’étranger, a estimé
M. Pepy, citant le modèle des chemins de fer allemands,
la Deutsche Bahn.
Concernant le transport régional souvent saturé, la
SNCF s’est engagée à augmenter la
régularité (à 5 mn près) des trains
express régionaux de 91 à 94% d’ici cinq ans.
L’effort sera mis sur le réseau francilien et le RER,
avec un “plan de transformation en profondeur du
RER” pour moderniser les trains, aider à remettre
à niveau le réseau”, avec en particulier un
“programme choc” pour la ligne D du RER.
Afin d’améliorer l’état du réseau ferré,
propriété de Réseau ferré de France
(RFF) mais concrètement géré par la SNCF,
cette dernière prévoit de recruter 1.000
ingénieurs dans “les années qui viennent”.
Plus largement, elle se dit prête à dialoguer avec
RFF pour “accélérer” l’amélioration
du réseau, en proposant notamment de verser 50 millions
d’euros pour effectuer des travaux de rénovation urgents.
RFF doit supporter une dette d’environ 28 milliards d’euros,
héritée de la SNCF lors de la séparation du
réseau et de l’exploitation en 1997. La dette de la
SNCF n’est “que” de 4,5 milliards.
Concernant le TGV, moteur économique de l’entreprise,
Guillaume Pepy souhaite qu’un tiers des trafics se fasse en
2012 à l’international contre 20% aujourd’hui et compte
proposer 12 millions de places de TGV supplémentaires
en 2012, soit 10% de plus qu’aujourd’hui.
Parmi les écueils pointés par le président, la
“compétitivité” du groupe, qui n’est
“pas suffisante” car il y a “trop de frais de
structures” et “trop de gâchis dû à
la rigidité des organisations et des métiers”.
Il a aussi évoqué la concurrence, déjà
là pour le fret (depuis 2003) et à venir pour les
voyageurs (2010). Pour y faire face, la SNCF veut sortir au
moins “deux nouveaux produits” par an, sur le
modèle des billets électroniques sur mobiles ou du
TGV de nuit, lancés en 2008.
Côté finances, la SNCF a pour objectif d’atteindre
en 2012 un chiffre d’affaires de 36 milliards d’euros, en
hausse de 50% par rapport à 2007, et de doubler son
bénéfice opérationnel courant à 2 milliards.
La SNCF a aussi confirmé le versement à l’Etat du
premier dividende de son histoire, de 130 millions d’euros.
Selon M. Pepy, ce dividende “est la preuve ultime que
notre modèle économique est reconnu par l’Etat
comme pérenne”.
Il s’est également dit en faveur d’un intéressement
des cheminots aux bénéfices.