Après ses discussions pétrolières à Ryad, Cheney se rend en Israël
Le vice-président américain Dick Cheney (G) et le roi Abdallah d’Arabie Saoudite, le 21 mars 2008 à Riyad (Photo : Paul J. Richards)
[22/03/2008 18:19:36] RYAD (AFP)
Le
vice-président américain Dick Cheney se rendait
samedi en Israël pour réaffirmer le soutien des
Etats-Unis au processus de paix et souligner le
“droit” de leur allié à se défendre,
après des discussions pétrolières à
Ryad, selon son entourage.
Il a rencontré pendant près de cinq heures le roi
Abdallah dans son “ranch” de Janadriyah dans la
région de Ryad, et a discuté avec le ministre du
Pétrole Ali al-Nouaïmi, alors que l’économie
américaine est menacée de récession sous
l’effet de l’envolée des cours du brut et de
l’effondrement du dollar.
M. Cheney et ses hôtes qui dirigent la première
puissance pétrolière mondiale et chef de file de
l’Opep, ont parlé de “ce qu’il est possible de
faire à court terme, mais plus probablement ce qu’il
est nécessaire de faire à moyen et long
termes”, selon un responsable américain qui a
requis l’anonymat.
Il n’était pas clair si M. Cheney a poussé
l’allié saoudien à accroître la production
pour obtenir une baisse des prix de pétrole qui avaient
enregistré ces derniers jours des records historiques
à plus de 110 dollars le baril, avant de chuter à
quelque 100 dollars jeudi sur le marché new-yorkais.
Mais le responsable américain a noté “beaucoup
de points communs (entre les deux parties) sur
l’évaluation des problèmes structurels auxquels
est confronté le marché mondial de l’énergie aujourd’hui”.
M. Cheney et le roi ont aussi discuté de “l’Iran,
l’Irak, la Syrie, le Liban, l’Afghanistan, le Pakistan, des
questions israélo-palestiniennes et de questions
bilatérales”, a-t-il ajouté, alors que M.
Cheney assistait à l’ambassade des Etats-Unis à
Ryad à un briefing confidentiel.
Le responsable n’a pas voulu entrer dans le détail des
“discussions confidentielles et privées. Elles ont
des implications importantes et nous avons en quelque sorte
coopéré à progresser sur un certain nombre de problèmes”.
Plus tard dans la journée, M. Cheney devait se rendre
à Jérusalem pour des entretiens avec le Premier
ministre israélien Ehud Olmert, avant des rencontres
dimanche à Ramallah en Cisjordanie avec le
président palestinien Mahmoud Abbas et son Premier
ministre Salam Fayyad.
Il devrait mettre l’accent en Israël sur la
nécessité “d’avancer dans le processus de paix
ainsi que sur le droit d’Israël à se défendre
face au terrorisme et à protéger ses
citoyens”, a indiqué la porte-parole Lea Anne McBride.
A Ramallah, M. Cheney devrait “réaffirmer le soutien
du président (George W. Bush) aux efforts
déployés en vue de la réalisation de la
solution de deux Etats (Israël et la Palestine) et aux
efforts destinés à renforcer les institutions
palestiniennes”, a déclaré la porte-parole américaine.
La visite de M. Cheney vise à encourager Israéliens
et Palestiniens à aller de l’avant dans leurs
négociations de paix qui font du sur-place depuis leur
relance en novembre 2007, avant une nouvelle visite en
Israël de M. Bush en mai pour les
célébrations du 60e anniversaire de la
création de l’Etat hébreu.
M. Cheney devrait également évoquer la situation
dans la bande de Gaza, contrôlée par les
islamistes du Hamas et soumise à un blocus
israélien depuis janvier.
M. Abbas et le Hamas, considéré par les Etats-Unis
comme un groupe terroriste auquel il refuse de parler, sont
en conflit depuis que le Hamas a chassé le
président palestinien du pouvoir à Gaza en juin 2007.
Cette rivalité a été l’un des principaux
obstacles à des progrès dans les négociations
de paix déjà rendues difficiles par la poursuite
de la colonisation israélienne et l’incapacité de
M. Abbas à faire cesser les violences anti-israéliennes.
M. Cheney avait entamé le 17 mars sa tournée en
Irak puis s’est rendu à Oman et en Afghanistan. Il doit
aussi aller en Turquie.