La Banque Mondiale ira vers plus de représentativité, comme le FMI
Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick, le 25 février 2008 à Davos, en Suisse (Photo : Pierre Verdy)
[23/03/2008 11:11:23] MADRID (AFP)
La Banque
mondiale (BM) ira dans la même direction que le Fonds
monétaire international (FMI), qui se réforme pour
offrir plus de représentativité dans ses
institutions à certains pays, a déclaré le
président de la BM, Robert Zoellick, dans El Pais de dimanche.
Interrogé sur l’éventuelle nécessité de
réformer la direction de la BM pour qu’elle soit plus
représentative, M. Zoellick a déclaré que
“le FMI est en train de réformer” sa
distribution des droits de vote, et que la BM “avancera
vers quelque chose de similaire”.
“Mais ce sont des décisions que doivent prendre les
capitales”, a temporisé l’Américain, à la
tête de la BM depuis 2007.
“D’ici là, nous pouvons faire d’autres pas, comme
choisir comme directrice générale (chargée
des régions Afrique, Asie du Sud, Asie centrale et
Europe, ndlr), le poste de gestion le plus important, Ngozi
Okonjo-Iweala”, ancienne ministre des Finances du
Nigeria, “ou un nouvel économiste en chef
originaire de Chine”, a ajouté M. Zoellick.
La nomination de Justin Lin Yifu au poste d’économiste
en chef, où il succède au Français
François Bourguignon a été perçue comme
un gage de la volonté de M. Zoellick d’accroître
le poids des pays émergents dans l’institution, et une
tentative de séduction plus spécifique de la Chine.
Le FMI et la Banque mondiale, deux institutions
financières multilatérales issues des accords
économiques de Bretton Woods de 1944, sont
considérées par certains comme outrageusement
dominées par l’Europe et les Etats-Unis.
Le FMI est en train de mener un processus de réforme
complexe, en modifiant la répartition des quotes-parts,
qui règle l’équilibre des forces entre les 185
membres, en dépit de la réticence des pays
industrialisés à céder davantage de pouvoir
aux pays émergents.
M. Zoellick a toutefois prévenu du danger de retirer
trop de pouvoir aux Etats-Unis dans ces institutions
internationales. “Dire que les Etats-Unis ne doivent pas
occuper tel ou tel poste ne doit pas entraîner d’effet
négatif dans l’opinion publique de ce pays”, a-t-il déclaré.
Et d’avertir: “L’économie américaine
représente un quart du Produit intérieur brut
mondial. Si nous ne pouvions avoir personne à la
tête de ces institutions, cela nous conduirait-il
à l’isolationisme?”