En 2007, la France est toujours le premier client et le premier
fournisseur de la Tunisie, et ce en dépit d’une baisse de sa part de marché
(22% contre 26% en 2000). Les Français imputent ce recul, entre autres, à la
concurrence européenne (italienne et espagnole), chinoise et turque.
C’est ce qui ressort du moins des statistiques analytiques fournies
par la Mission économique française en Tunisie sur le commerce extérieur du
pays en 2007.
Selon la même source qui se réfère, elle-même, à des statistiques douanières
françaises et tunisiennes, le montant des échanges commerciaux de biens
entre la France et la Tunisie a atteint un niveau record de 7 milliards
d’euros (+14% par rapport à 2006).
Des échanges record
Pour la Mission économique française, il s’agit d’un «niveau historiquement
élevé», de loin supérieur à la valeur des échanges de pays plus peuplés de
la région : en l’occurrence l’Algérie et le Maroc.
Dans le détail, la Tunisie a exporté pour 3,2 milliards d’euros et importé
pour 3,8 milliards d’euros.
Selon les statistiques douanières tunisiennes citées par la Mission, hors
échanges «offshore» (environ la moitié du commerce bilatéral), la balance
commerciale demeurerait excédentaire pour la France. Conséquence : ce pays
génère le plus important solde commercial bilatéral excédentaire pour la
Tunisie.
Les échanges bilatéraux s’appuient sur deux filières: la filière textile
pour 29% du total (36% en 2005) et la filière électrique et électronique
pour 28% (24,5% en 2005).
Les ventes françaises de biens de consommation en Tunisie se sont légèrement
(-2,1%) contractées en 2007, malgré les bons résultats des ventes de
produits pharmaceutiques, de parfumerie et d’entretien et des produits de
l’édition (+5% et +18% respectivement) ; les exportations d’automobiles ont
accusé une baisse plus sensible (-5,6%).
Bon comportement par contre des exportations françaises de biens
d’équipement et intermédiaires. Toujours selon la même source, elles ont été
particulièrement dynamiques, grâce aux composants électriques et
électroniques (+11%) et aux métaux et produits métalliques (+16,1%).
Mention spéciale pour la forte augmentation des ventes de grands équipements
de transport (+168%), du fait de l’entrée en vigueur de contrats remportés
par Alstom (fournitures de voitures de métro) et ATR notamment (Achat par
Sevenair d’un avion ATR).
Performance également de la filière textile-habillement. Après 5 années de
contraction, lit-on, les achats français de produits d’habillement tunisiens
ont redémarré en 2007 à 1,1 milliard d’euros (+1%), soit le tiers du total
des importations.
La vigueur des importations françaises de composants électriques et
électroniques s’est largement confirmée à 763 millions d’euros (+14,8%, un
cinquième des importations), tout comme celle des équipements électriques et
électroniques et des équipements mécaniques tunisiens vers la France, avec
des taux de croissance respectifs de 29% et 17%.
Enfin, la Mission signale une très forte augmentation des importations
françaises d’hydrocarbures (560 millions d’euros, +121%).
Percée de la Chine et recul de la Libye
Par-delà les échanges tuniso–français, un regard d’ensemble sur les échanges
extérieurs de la Tunisie. La valeur globale des échanges s’est élevée en
2007 à plus de 25 milliards d’euros, soit une augmentation de 23,3% par
rapport à 2006 (+10,6% entre 2005 et 2006).
Le déficit commercial de la Tunisie s’est élevé à près de 2,9 milliards
d’euros, supérieur de 330 millions d’euros à celui de 2006. Toutefois, en
2007, les exportations ont augmenté à un rythme supérieur à celui des
importations (+24,8% et +22,2% respectivement).
Par zone géographique, les échanges avec l’Union européenne ont enregistré
en 2007 une nette augmentation (+26,3 %). L’UE demeure ainsi, et de loin, le
premier partenaire commercial de la Tunisie : premier client avec plus de
80% des exportations du pays et premier fournisseur avec près des deux-tiers
des importations tunisiennes.
Malgré la hausse des cours du pétrole, les échanges entre la Tunisie et la
Libye ont diminué (-4 %) tandis qu’avec la Chine, ils ont augmenté de plus
de 21%, ce dernier pays générant le 2ème plus gros déficit
commercial pour la Tunisie (-464 millions d’euros) après la Russie.
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